Cet appel a été lancé à deux jours d'un face-à-face diplomatique russo-américain qui s'annonce tendu. «J'espère fortement que nous pourrons rester sur une voie diplomatique et pacifique, mais en fin de compte, ce sera la décision du président Poutine», a dit le diplomate, tout en notant que la Russie pouvait encore «très rapidement» augmenter ses troupes déployées aux abords de l'Ukraine.
En effet, ces dernières semaines, la Russie a déployé des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne, laissant craindre une invasion. Tout en niant tout projet d'attaque, le Kremlin martèle qu'une désescalade passe par des garanties pour sa sécurité, en particulier l'engagement à ne jamais élargir l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan), en particulier à l'Ukraine.
A l'inverse, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui a été reçu par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a jugé que la balle était dans le camp russe. Dans ce contexte, Washington a annoncé «une provision de 200 millions de dollars en aide sécuritaire défensive supplémentaire» à l'Ukraine, une assistance qui ne manquera pas d'irriter Moscou, le Kremlin considérant qu'armer Kiev revient à menacer la Russie.
Le président Zelensky, recevant son invité américain, a lui remercié les Etats-Unis «pour l'aide militaire» surtout en «ces temps difficiles».
Après un cycle de pourparlers la semaine dernière, Russes et Occidentaux, Américains en tête, ont constaté le fossé les séparant, mais Antony Blinken espère encore pouvoir trouver une porte de sortie diplomatique.
Après Kiev mercredi, le chef de la diplomatie américaine est attendu jeudi à Berlin pour des discussions avec l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni.
Et surtout, vendredi, Antony Blinken doit rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov à Genève pour tenter de renouer le dialogue.
Lavrov a cependant martelé qu'il lui faut des réponses «concrètes» aux exigences russes, notamment sur le non-élargissement de l'Otan, avant de nouveaux pourparlers.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a jugé cette rencontre «extrêmement importante», tout en soulignant attendre «dans les jours à venir une réponse écrite» aux revendications russes.
Antony Blinken a affirmé mercredi que des «conséquences très sévères» seront imposées à la Russie en cas d'agression contre l'Ukraine. Moscou a balayé ces menaces de sanctions. Washington estime que l'armée russe peut attaquer l'Ukraine «à tout moment» et s'est inquiétée des importantes manœuvres militaires avec la Russie au Bélarus, voisin des Ukrainiens.
Les Américains ont enfin accusé Moscou de préparer des provocations pour justifier son intervention militaire. Le pouvoir russe est déjà considéré, malgré ses dénégations, comme le parrain des combattants pro-russes qui ont proclamé l'indépendance de deux régions de l'Est ukrainien. (ats)