Le ministère américain de la Justice a annoncé vendredi qu'il allait faire appel de la suspension de l'autorisation de la mifépristone, une pilule utilisée pour les avortements médicamenteux. Un juge fédéral texan conservateur a suspendu sa prescription vendredi.
Le gouvernement «est en profond désaccord avec la décision», a expliqué le ministre de la Justice Merrick Garland dans un communiqué. «Il fera appel (...) et demandera un sursis en attendant», ajoute-t-il, en dénonçant cette décision qui:
Vendredi, le juge texan Matthew Kacsmaryk, connu pour ses vues ultraconservatrices, a suspendu l'autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis de la mifépristone, l'une des deux pilules utilisées pour les avortements médicamenteux, ce qui empêche en pratique sa prescription.
Le magistrat a toutefois précisé qu'il donnait aux autorités fédérales une semaine pour éventuellement faire appel de cette décision, qui marque un nouveau succès des conservateurs pour restreindre l'accès à l'avortement aux Etats-Unis.
Cet arrêt concerne tout le pays, y compris les Etats protégeant le droit à avorter, et affecte les quelque 500'000 femmes qui ont en moyenne recours à la pilule abortive chaque année.
Une fois l'appel du gouvernement déposé, la décision sera examinée en urgence par une cour d'appel située à la Nouvelle-Orléans, elle aussi connue pour son conservatisme. Le dossier devrait donc aboutir rapidement devant la Cour suprême des Etats-Unis.
Profondément remaniée par Donald Trump, elle avait accordé en juin une victoire historique aux opposants à l'avortement en supprimant le droit constitutionnel à interrompre sa grossesse, ce qui a rendu sa liberté à chaque Etat de légiférer en la matière. Depuis, une quinzaine ont interdit les IVG sur leur sol.
Sur 67 pages, le magistrat Matthew Kacsmaryk valide la plupart des arguments figurant dans la plainte déposée en novembre par une coalition de médecins et d'organisations hostiles à l'avortement contre l'Agence américaine du médicament (FDA).
Comme eux, il reprend des études sur les risques imputés à la pilule abortive, bien qu'ils soient jugés négligeables par la majorité de la communauté scientifique. Il accuse également la FDA de ne pas avoir respecté ses procédures afin de répondre à un objectif politique. (dal/afp)