Une nuit d'Halloween dramatiquement plus vraie que nature, dont la Corée du Sud se serait volontiers passée. Au cœur de Séoul, plus d'une centaine d'habitants sont décédés, écrasés et asphyxiés par des mouvements de foule d'une ampleur terrible.
De nombreuses scènes témoignant de l'horreur ont commencé à émerger sur les réseaux sociaux, dans lesquelles on aperçoit des habitants qui tentent de réanimer des corps par dizaines sur les trottoirs de la capitale.
truly the scariest halloween of my life—30 down, 400 rescue workers deployed. please avoid itaewon and stay safe. #이태원사고 pic.twitter.com/PC1GBJt7qk
— Chloe Park 🦋 in Seoul (@chloepark) October 29, 2022
The death toll on #Seoul’s Halloween stampede is now 120.#Itaewon pic.twitter.com/85N8C5p6Ld
— Newsistaan (@newsistaan) October 29, 2022
Au début du drame, les autorités sud-coréennes parlaient d'une trentaine de morts et plus de 120 blessés. Une heure plus tard, le bilan s'alourdit violemment: plus de 120 morts et autant de blessés. Dans les ruelles étroites du quartier d'Itaewon, le succès des célébrations d'Halloween ont fait s'entasser des milliers de Sud-Coréens et créé des mouvements de panique monstres. Les secours ont commencé à recevoir des appels d'urgence en cascade, signalant des arrêts cardiaques et des difficultés respiratoires.
Corée du Sud : Des responsables ont déclaré que des dizaines de personnes étaient en arrêt cardiaque après avoir été écrasées par une foule nombreuse qui avançait dans une rue étroite lors des festivités d'Halloween à Séoul.https://t.co/HiJ7ZUFuLY pic.twitter.com/nR34RlcvRT
— Rebecca Rambar (@RebeccaRambar) October 29, 2022
Un porte-parole des pompiers a indiqué que 140 ambulances avaient été déployées sur les lieux pour prendre en charge les victimes. Le président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, a demandé de préparer les hôpitaux à accueillir les blessés.
Le bilan s'est ensuite alourdi à au moins 151 morts. Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a promis dimanche une enquête «rigoureuse» sur la bousculade.
Déplorant «une tragédie et un désastre qui n'auraient pas dû se produire», Yoon a promis que son gouvernement enquêterait «rigoureusement» pour déterminer les causes de la catastrophe, une des plus graves de l'histoire récente de la Corée du Sud, et s'assurer qu'elle «ne se reproduise plus».
Nuit d'horreur à Séoul. Un nouveau bilan fait état d'au moins 120 morts et 100 blessés dans un mouvement de foule lors des festivités d'Halloween dans le quartier Itaewon.https://t.co/ujlbrxpUf2 pic.twitter.com/MQnu8rwTxa
— 𝒮𝒶𝓇𝒶𝒽 (@SarahHRakM) October 29, 2022
Itaewon est un quartier habituellement très fréquenté du monde la nuit de la capitale. Depuis que le pays a assoupli les mesures Covid, c'est la première grande célébration publique.
«Les gens étaient les uns sur les autres comme dans une tombe. Certains perdaient connaissance progressivement, d'autres étaient manifestement morts», a déclaré un témoin non identifié à Yonhap.
Lee Beom-suk, un médecin qui a administré des premiers soins aux victimes, a décrit des scènes de chaos et d'horreur. «Lorsque j'ai tenté pour la première fois de pratiquer un massage cardiaque, il y avait deux victimes allongées sur le trottoir. Mais peu après le nombre a explosé», a-t-il raconté à la chaîne de télévision YTN.
Environ 100 000 personnes, selon les estimations des médias, étaient venues à Itaewon pour cette fête de Halloween, la première à Séoul depuis le début de la pandémie de coronavirus.
Ce qui se passe à Itaewon c'est juste grave. Ça me choque, Toutes mes Condoléances aux familles. Ça brise le cœur de voir ça. Une Célébration qui se transforme en Cauchemar... #Itaewon #Seoul pic.twitter.com/l7aTKVUdnN
— Garçon d'automne (@ISMONA_MATOI) October 29, 2022
«L'importance de la foule attendue à Itaewon n'était pas très différente des années précédentes, donc je pense que le personnel déployé l'a été à une échelle similaire à auparavant», a déclaré le ministre de l'Intérieur Lee Sang-min. Il a précisé qu'un «nombre considérable» de policiers se trouvaient au même moment dans un autre quartier de la capitale pour encadrer une grosse manifestation.
L'accident s'est produit samedi vers 22 heures (heure locale) près de l'hôtel Hamilton, situé sur une avenue principale entourée de ruelles en pente raide. Le mouvement de foule, dont on ignore pour le moment ce qui l'a déclenché, a fait au moins 151 morts, dont 19 étrangers de diverses nationalités, 97 femmes et 54 hommes, ont indiqué les pompiers à l'Agence France-presse (AFP). Ils ont ajouté que la catastrophe avait fait 89 blessés.
Parmi les étrangers tués figurent des ressortissants d'Iran, de Chine, d'Ouzbékistan et de Norvège, selon l'agence Yonhap. Deux Russes figurent aussi parmi les morts, selon l'agence Tass. Les autorités de Séoul ont par ailleurs fait état de 355 personnes manquantes tôt dimanche matin.
Contacté par Keystone-ATS, un porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a indiqué dimanche que la représentation suisse à Séoul est en contact avec les autorités. Il a aussi dit qu'aucune information sur des victimes suisses n'est actuellement disponible.
Le président de la Confédération Ignazio Cassis a exprimé dans la soirée sur Twitter ses condoléances «aux familles des victimes et à toutes les personnes affectées par la tragédie». «Le peuple sud-coréen est dans mes pensées», a-t-il écrit.
Terrible news coming out of #Seoul. Holding the people of South Korea in my thoughts following the stampede in #Itaewon. My condolences to the families of the victims and to all those affected by the tragedy.
— Ignazio Cassis (@ignaziocassis) October 29, 2022
De nombreux autres dirigeants internationaux ont fait part de leur consternation. «Nous pleurons avec le peuple de la République de Corée et adressons nos meilleurs vœux de prompt rétablissement à tous ceux qui ont été blessés», a déclaré dans un communiqué le président américain Joe Biden. «Je suis terriblement choqué et profondément attristé» par cet accident «qui a pris trop de vies précieuses, y compris celles de jeunes gens qui avaient l'avenir devant eux», a déclaré pour sa part le premier ministre japonais Fumio Kishida.
Le président chinois Xi Jinping s'est également dit «choqué» et a présenté ses «profondes condoléances» au «nom du gouvernement chinois et du peuple de Chine», dans un message adressé au président sud-coréen Yoon Suk-yeol. Le président français Emmanuel Macron a exprimé «une pensée émue pour les habitants de Séoul et pour l'ensemble du peuple coréen». «C'est un triste jour pour la Corée du Sud», a tweeté le chancelier allemand Olaf Scholz. (ats/afp)