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Gilet jaune: le policier qui a éborgné Jérôme Rodrigues jugé

Cette figure des gilets jaunes va retrouver celui qui l'a mutilé en justice

Un policier sera jugé en France pour avoir fait perdre un oeil à Jérôme Rodrigues, un manifestant, en 2019.
24.01.2025, 16:2424.01.2025, 16:24
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Un policier sera jugé en France pour avoir éborgné une figure du mouvement social de protestation des «gilets jaunes», lors d'une manifestation en janvier 2019 à Paris.

Le policier, âgé de 34 ans, sera jugé pour violence volontaire ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions, soit un crime passible de quinze ans de réclusion criminelle, ont ordonné vendredi deux juges d'instruction.

France, Paris, 2023.01.19. Yellow vests activist Jerome Rodrigues at the demonstration in Paris organised by Labor Unions CFDT, CGT, CFDT, FO, SUD and SOLIDAIRES in protest against the Governement ret ...
Jérôme Rodrigues.Image: Hans Lucas

«Cette décision est l'aboutissement du combat des victimes de violences policières pendant le mouvement des 'gilets jaunes'», a réagi auprès de l'AFP Me Arié Alimi, l'avocat de Jérôme Rodrigues, 45 ans, qui a définitivement perdu l'usage de son oeil droit.

Ce dernier, selon lui, «a été la victime expiatoire de la toute-puissance de la violence d'Etat et de la brutalisation du maintien de l'ordre»: derrière lui, l'avocat a affirmé:

«C'est la police nationale, la préfecture de police de Paris et la politique d'Emmanuel Macron pendant le mouvement des 'gilets jaunes' qui seront jugées.»

Le 26 janvier 2019, le policier agissait dans le cadre d'une manifestation tendue des «gilets jaunes». De nombreux jets de projectiles de manifestants sur les forces de l'ordre avaient nécessité l'usage d'un engin lanceur d'eau et de grenades lacrymogènes, rappellent les deux magistrats.

Pas «un attroupement violent»

C'est dans ce contexte que Jérôme Rodrigues avait été blessé. L'avocat du policier a soutenu qu'il avait agi «en état de légitime défense», le lancer de grenade étant intervenu «dans un contexte insurrectionnel» et «en direction de personnes qui portaient atteinte à l'intégrité physique des policiers», est-il précisé dans l'ordonnance. Il n'avait pas «la moindre intention de blesser grièvement qui que ce soit», avait-il précisé.

Mais les témoignages et vidéos analysées ont permis d'établir que «le groupe au sein duquel évoluait Jérôme Rodrigues n'était pas violent» donc ne constituait pas «un attroupement violent (...) susceptible de permettre l'usage de la force publique», considèrent les juges d'instruction.

Vingt-trois éborgnés

Ce procès criminel sera parmi les premiers concernant les accusations de violences commises par des policiers lors des manifestations des «gilets jaunes» qui ont débuté spontanément à l'automne 2018, après une hausse des prix des carburants.

Vingt-trois éborgnés avaient été recensés par l'AFP à l'hiver 2018-2019 lors de ce mouvement qui tire son nom des gilets de visibilité portés par les protestataires, rassemblés notamment autour de ronds-points à travers toute la France. (jah/ats)

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