«Les "narcoracailles" n'ont plus de limites», a lancé Bruno Retailleau sur la chaîne BFMTV/RMC, affirmant que la France avait «le choix entre la mobilisation générale ou alors la mexicanisation du pays». Le ministre de l'Intérieur a ajouté que le pays était à un «point de bascule» dans la lutte contre le trafic de drogue.
Ces déclarations interviennent après plusieurs faits de violences, dont deux fusillades qui ont fait un mort et plusieurs blessés graves.
A Villeurbanne (Rhône), un homme d'une trentaine d'années a succombé à ses blessures dans la nuit après avoir été blessé par balle à la tête, dans le quartier du Tonkin. L'auteur est en fuite, selon une source policière, qui précise qu'une douille de calibre 12 a été retrouvée sur place. Le quartier du Tonkin avait connu une série de fusillades liées au trafic de drogue il y a près d'un an.
A Grenoble, vers 00h40, un homme a reçu trois coups de couteau dans le dos et les côtes et a été transporté dans un état grave à l'hôpital. L'auteur des coups est en fuite, a-t-on précisé de source policière.
Au cours de la même nuit, les secours sont aussi intervenus dans une rue du centre de Clermont-Ferrand pour un jeune homme de 19 ans blessé par balle, ont indiqué la police et les pompiers. Le pronostic vital de la victime, atteinte au foie et inconnue des services judiciaires, a été un temps engagé, a-t-on précisé. L'auteur du tir n'a pas été retrouvé.
Une fusillade jeudi soir devant un restaurant à Poitiers, dans l'ouest de la France, une région marquée quelques jours plus tôt par le cas d'un petit garçon blessé par une balle perdue près de Rennes, a fait cinq blessés, dont plusieurs grièvement.
Une autre fusillade, liée au trafic de drogue selon la police, s'est également déroulée dans la nuit de jeudi à vendredi devant une discothèque à Valence, dans le sud-est de la France, où un homme d'une vingtaine années est lui aussi dans un état très grave après avoir reçu une balle dans la tête.
Nommé au ministère de l'Intérieur en septembre dernier, lors de la formation d'un nouveau gouvernement de centre-droit, M. Retailleau plaide depuis pour que la lutte contre le narcotrafic devienne «une cause nationale» et souhaite une mobilisation contre les trafics de drogue à l'image des dispositifs mis en place contre le terrorisme. (ats)