Emmanuel Macron a promis mercredi de «protéger les plus faibles» face à la «tempête» qui se profile, en soutenant le pouvoir d'achat et les petites entreprises frappées par la hausse des prix de l'énergie. Il s'est aussi déclaré «ouvert» sur le dossier des retraites.
Les interrogations se multiplient jusque dans son propre camp sur la dynamique et le sens de ce début de second quinquennat.
La retraite est un sujet qui touche nos vies. C’est pourquoi tout ne va pas changer. Pour nos fonctionnaires, pour nos travailleurs handicapés ou exposés à l’amiante, pour les carrières longues : pic.twitter.com/ScyBkfvaE4
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 26, 2022
Il a insisté sur les mesures de protection mises en place dès la fin 2021 pour encadrer la hausse des prix de l'énergie, estimant qu'elles avaient permis à la France de mieux amortir le choc de l'inflation que ses voisins, avec 6% contre 10% ailleurs. «C'est dur, mais on doit tenir», a-t-il martelé, alors que les prix du gaz et de l'électricité doivent augmenter de 15% début 2023.
Le chef de l'Etat a en revanche exclu une indexation des salaires sur les prix réclamée par certains syndicats, renouvelant ses appels à une «répartition plus juste» des profits dans les entreprises, par le dialogue social.
Alors que l'exécutif poursuit ses négociations sur les réformes de retraites, Emmanuel Macron s'est déclaré «ouvert» à un report de l'âge légal de départ à 64 ans, et non 65 ans comme il s'y était engagé lors de la campagne présidentielle, en cas d'allongement de la durée de cotisation.
Dix jours après le meurtre d'une adolescente de 12 ans, Lola, par une Algérienne en situation irrégulière, il a réfuté tout «lien existentiel entre l'immigration et l'insécurité» mais réaffirmé sa volonté de «durcir les règles» pour mieux «lutter contre l'immigration illégale».
Le chef de l'Etat a par ailleurs dénoncé le «désordre» et le «cynisme» des oppositions avec lesquelles son camp doit batailler depuis qu'il a perdu la majorité absolue à l'Assemblée en juin. Il a accusé la gauche de s'être mise «main dans la main avec le Rassemblement national» pour voter lundi une motion de censure contre le gouvernement d'Elisabeth Borne, qui a échoué faute d'avoir su rallier les voix de la droite.
Emmanuel Macron a aussi souhaité «une alliance» avec les députés LR et ceux du groupe centriste Liot pour l'adoption de textes à l'Assemblée, estimant que ceux-ci avaient «envoyé un message clair» en ne votant pas les motions de censure déposées sur les budgets.
Pour Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée, «au fond, on ne sait toujours pas où Emmanuel Macron veut mener le pays». «Une gestion au jour le jour, sujet par sujet, ça fait de la dette mais ça ne fait pas une politique», a-t-il accusé. (ats/jch)