Dénonçant un «coup de force anti-démocratique», l'alliance de gauche Nupes a riposté par une motion de censure après l'échec jeudi d'une tentative d'abrogation de la retraite à 64 ans, qui n'a pas pu faire l'objet d'un vote à l'Assemblée nationale.
Leur motion, qui devrait être examinée par l'Assemblée en début de semaine prochaine, n'emballe pas le groupe Liot, dont une précédente motion avait échoué de peu en mars.
«Ils sont tout à fait légitimes à le faire et dans le groupe, sans doute il y aura des collègues qui la voteront et d'autres pas (...) mais moi je ne crois pas que cette motion de censure aboutira à ce stade», a estimé sur LCP le député Benjamin Saint-Huile, porte-parole de Liot.
Le groupe Rassemblement national réfléchit aussi, de son côté, au dépôt d'une telle motion:
Les oppositions ont longuement ciblé la présidente Braun-Pivet, qui a bloqué l'examen de la mesure d'abrogation, jugée inconstitutionnelle car elle crée une charge pour les finances publiques.
Depuis le perchoir, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, issue des rangs macronistes, s'est justifiée à plusieurs reprises: «la Constitution, rien que la Constitution, c'est mon rôle».
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a de son côté pointé une proposition «presque nihiliste» et «vide»:
Avec la fin de cette séquence parlementaire, deux jours après une 14e journée de mobilisation sociale dont la participation a été la plus faible enregistrée en cinq mois de manifestations, l'exécutif espère pouvoir tourner la page des retraites.
Seul moment de concorde jeudi: les députés ont observé une minute de silence, après l'attaque au couteau à Annecy qui a fait six blessés dont quatre enfants en bas âge.
La présidente des députés Renaissance Aurore Bergé a considéré que la «bataille de chiffonniers» dans l'hémicycle paraissait «en total décalage par rapport à l'effroi» dans le pays, s'attirant les foudres des oppositions. (ats/jch)