Manifestations violentes en Corse après l'agression d'un détenu indépendantiste
Des centaines de personnes se sont rassemblées mercredi soir en Corse, à Ajaccio, Calvi ou Bastia en soutien au militant nationaliste corse Yvan Colonna, victime d'une agression, il y a une semaine, en prison. Des heurts ont éclaté. Voici ce qu'il s'est passé 👇
- A Bastia, 23 policiers et trois civils ont été blessés, dont un photographe de presse. «Les manifestants ont tiré des cocktails Molotov, des bombes agricoles, billes de fer, tirs de fronde» et «les CRS ont maintenu la distance avec les manifestants par le recours au gaz lacrymogène», a détaillé la préfecture dans un communiqué.
- A Calvi, après un début de manifestation calme, «une quarantaine de manifestants, encagoulés, ont jeté des cocktails Molotov contre la sous-préfecture et brisé des vitres à coups de pierre», a ajouté la préfecture au sixième jour de mobilisation après l'agression d'Yvan Colonna par un codétenu condamné pour terrorisme, qui l'a plongé dans le coma.
- A Ajaccio, environ 400 personnes s'étaient réunies devant la préfecture à la tombée de la nuit et très vite le rassemblement a également été émaillé d'incidents, a constaté une correspondante de l'AFP. Au moins huit personnes, dont un journaliste de TF1, ont été blessées, selon les pompiers.
Les autorités ont appelé à «l'apaisement et au dialogue afin d'éviter toute nouvelle victime». Mercredi soir, sept blessés avaient déjà été dénombrés parmi les manifestants à Ajaccio dont un lycéen de 16 ans touché à la tête par un tir de lanceurs de balles de défense (LBD).
Le premier ministre français Jean Castex a levé mardi le statut de «détenu particulièrement signalé» d'Yvan Colonna, condamné pour l'assassinat du préfet Erignac, en 1998, une décision qui a été jugée beaucoup trop tardive en Corse.
S'agissant des deux autres détenus du commando Erignac qui réclament également leur rapprochement sur l'île, «le premier ministre aura à se prononcer prochainement compte tenu des circonstances présentes», a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'issue du conseil des ministres. (sda/ats/afp)
