Un procès en appel de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour corruption et trafic d'influence dans une affaire d'«écoutes» s'est ouvert lundi à Paris en présence de l'ancien président.
Nicolas Sarkozy est rejugé ce lundi 5 décembre avec son avocat historique Thierry Herzog et l'ex-magistrat Gilbert Azibert. Costume et cravate noire sur chemise blanche, l'ancien chef de l'Etat, 67 ans, a pris place aux côtés de ses deux coprévenus dans la salle bondée de la cour d'appel, qui va les rejuger dans cette affaire qui remonte à 2014.
En première instance, à l'issue d'un procès où il avait dénoncé des «infamies», l'ancien président avait été condamné le 1er mars 2021 à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme, devenant le premier chef de l'Etat de la Ve République condamné à de la prison ferme.
La même peine a été prononcée contre ses coprévenus, assortie pour Me Herzog, 67 ans, d'une interdiction d'exercer pendant cinq ans, mise en suspens par l'appel.
Ce dossier trouve son origine dans les interceptions téléphoniques de conversations entre Sarkozy et Me Herzog début 2014.
A l'époque, les deux téléphones de l'ex-homme fort de la droite ont été «branchés» par les juges chargés de l'enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007, qui lui valent une quadruple inculpation.
Les enquêteurs découvrent alors l'existence d'une troisième ligne, mise en service le 11 janvier 2014 sous l'alias «Paul Bismuth» – du nom d'une connaissance de lycée de Me Herzog –et dédiée aux échanges entre l'ex-président et son avocat et ami.
Au fil de conversations qu'ils pensent à l'abri des oreilles indiscrètes, se dessine, selon l'accusation, un pacte de corruption noué avec Gilbert Azibert, 75 ans, avocat général à la Cour de cassation, qui aurait usé de son influence contre la promesse d'une intervention pour sa carrière. (ats/mndl)