Une fusée est toujours construite dans une forme géométriquement phallique. C'est un fait. Dernièrement, Jeff Bezos a même décalotté son vieux rêve de gosse en envoyant, dans l'espace, l'engin spatial le mieux membré de l'histoire récente. Sa forme a fait rire Twitter, mais s'étrangler une poignée d'associations féministes.
Le média Slate avait même tenté de comprendre pourquoi Mister Amazon avait ressenti le besoin d'élargir ainsi la pointe de son ambition, en interviewant Daniel Ramspacher, ingénieur en aérospatiale au Goddard Space Center de la NASA.
Une explication qui ne rassasie manifestement pas le groupe militant féministe allemand, Wer Braucht Feminismus? (Qui a besoin de féminisme?). Au point qu'un vaisseau spatial en forme de vulve, à plugger au sommet de la fusée, a été construit de A à Z. L'association s'est associée à l’entreprise WBF Aeronautics pour passer sereinement du projet à l'objet.
De notre côté, on a décidé de passer quelques coups de fil pour savoir notamment si tout ça était bien utile, au-delà du message symbolique. Après quelques échecs auprès de différents spécialistes, Chloé Carrière, celle que l'on surnomme «Madame Espace de l'EPFL», a bien voulu nous répondre par e-mail, même si... «je ne vous cache pas que je pense qu’il y a plus urgent à traiter sur l’égalité homme-femme que la forme des fusées».
Selon la spécialiste, l'un des problèmes que pourraient rencontrer le groupe militant et l'entreprise WBF Aeronautics, «c'est l'adaptation de toute l'infrastructure au sol, le pas de tir». Elle ajoute:
Wer Braucht Feminismus?, après avoir assuré que «Vulva Spaceship» était opérationnelle, annonce une récolte de signatures gigantesque pour espérer séduire l’Agence spatiale européenne afin qu'elle examine le projet. Pour clore le sujet, Chloé Carrière tient à préciser que «la forme de nos fusées n’est pas lié à un organe sexuel mais plutôt un design en réponse à un environnement très contraignant».
Mais alors...