Des manifestants ont mis en fin de matinée le feu à des poubelles et lancé des cocktails Molotov et la police a répliqué avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes en plein centre de la capitale grecque, ont constaté des journalistes de l'AFP.
En quelques minutes, la place Syntagma, la grande esplanade face au Parlement, s'est alors vidée des 12 000 manifestants, selon un nouveau décompte de la police, qui s'étaient réunis un peu plus tôt pour demander des comptes aux autorités grecques après cette collision frontale entre deux trains circulant sur la même voie.
Dimanche en début d'après-midi, le calme était revenu dans la capitale.
Selon la police grecque, «sept policiers ont été blessés et transportés dans un hôpital militaire» de la capitale. «Cinq personnes ont été interpellées» après avoir jeté des marbres, des pierres et des cocktails Molotov contre les forces de l'ordre, précise également le communiqué.
Ce drame qui bouleverse tout le pays a également suscité une immense colère face aux négligences et lacunes dans les chemins de fer révélées avec cet accident.
La vétusté du réseau ferré, divers problèmes dans le système de signalisation et de sécurité sur les chemins de fer ont été pointés du doigt alors que le chef de la gare de Larissa, la ville la plus proche de l'accident, a reconnu sa responsabilité.
«Nous ressentons une rage immense», a expliqué à l'AFP Michalis Hasiotis, président du syndicat des experts-comptables qui se sont joints au cortège. «L'appât du gain, le manque de mesures prises pour la protection des passagers a conduit à la pire tragédie ferroviaire dans notre pays.»
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis de son côté a demandé pardon aux familles des victimes dans une adresse solennelle dimanche.
«En tant que Premier ministre, je dois à tous, mais surtout aux proches des victimes, (de demander) pardon», a-t-il écrit dans un message adressé aux Grecs et publié notamment sur son compte Facebook. «Dans la Grèce de 2023, il n'est pas possible que deux trains circulent en sens inverse sur une même ligne et que personne ne le remarque.»
«Nous ne pouvons pas, ne voulons pas et ne devons pas nous cacher derrière l'erreur humaine» imputée au chef de gare, a insisté le dirigeant conservateur.
Cette adresse au pays intervient alors que dimanche matin, d'autres manifestations que celles d'Athènes ont agité la Grèce. A Thessalonique, la deuxième ville du pays, des cocktails Molotov ont de nouveau été lancés contre un peloton de la police anti-émeutes.
Le chef de la gare de Larissa, la ville la plus proche des lieux de l'accident entre un train reliant Athènes à Thessalonique, dans le nord, et un convoi de marchandises, a reconnu sa responsabilité dans cette catastrophe.
Présenté par les médias comme inexpérimenté et en poste depuis peu de temps, cet homme de 59 ans doit être auditionné par la justice dimanche en vue d'une éventuelle inculpation pour «homicide involontaire par négligence». (chl/ats)