La Grèce a dit «oui» jeudi au mariage homosexuel et l'adoption d'enfants par des couples de même sexe. Cette réforme sociétale majeure portée par la majorité conservatrice a passé la rampe malgré l'opposition farouche de l'influente Eglise orthodoxe.
Au moment de l'annonce du résultat, des dizaines de personnes, brandissant des drapeaux arc-en-ciel, ont laissé éclaté leur joie devant le Parlement, dans le centre d'Athènes.
Pour les associations LGBT+ et les couples homosexuels avec enfants, la Grèce a vécu avec ce vote «un moment historique» tandis que le Premier ministre de droite Kyriakos Mitsotakis, intervenant avant le vote devant les députés, a vu «un jour de joie» pour son pays:
Depuis 2015, la Grèce dispose d'une union civile mais elle n'offre pas les mêmes garanties juridiques que le mariage civil. Le Premier ministre a également insisté sur la nécessité de mettre un terme à des situations ubuesques en ce qui concerne l'homoparentalité.
Car jusqu'à présent seul le parent biologique dispose de droits sur l'enfant. En cas de décès de celui-là, l'Etat retire la garde à l'autre parent. Et les enfants de deux pères ne peuvent pas obtenir de papiers d'identité, le nom d'une mère étant obligatoire à l'état civil.
Pour Konstantinos Androulakis, un Grec de 46 ans marié au Royaume-Uni avec Michael et père de deux enfants de 6 et 11 ans, la Grèce vit «un moment historique».
Certains ont toutefois déploré que le projet de loi n'accorde pas la gestation pour autrui (GPA) aux couples homosexuels. L'essentiel de l'âpre débat qui a agité le pays ces dernières semaines a concerné la question de l'homoparentalité.
Les études d'opinion ont montré que les Grecs étaient plutôt favorables au mariage homosexuel mais opposés à l'adoption par les couples de même sexe. Dans un pays à une écrasante majorité orthodoxe, l'Eglise s'est totalement opposée au projet.
Tout un symbole : en septembre, Stefanos Kasselakis qui affiche publiquement son homosexualité et s'est récemment marié aux Etats-Unis à son partenaire a pris les rênes du parti de gauche Syriza, première force d'opposition au parlement. (ats/jch)