International
Guerre contre l'Ukraine

L'Ukraine déstabilise l'armée russe en mer Noire

L'Ukraine a une bonne raison de s'acharner sur la flotte russe

Les attaques ukrainiennes sur les installations russes en Crimée se multiplient. Au-delà des aspects militaires et financiers, la stratégie de Kiev cache un aspect psychologique.
26.09.2023, 11:33
Thomas Wanhoff / t-online
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La contre-offensive de l'Ukraine semble porter ses fruits en haute mer. Et pour cause, depuis des semaines, des missiles ukrainiens s'abattent sur le quartier général de la flotte russe de la mer Noire. Résultat: les navires céréaliers ukrainiens peuvent à nouveau quitter le port.

La Mer Noire, grand enjeu des batailles (ici au large d'Odessa, archives).
En mer Noire, le blocus maritime russe ne semble plus tenir. Keystone

La marine russe se retire lentement. Jeudi, Natalia Humeniuk, la porte-parole des forces armées du sud de l'Ukraine, a annoncé que des bateaux de débarquement avaient été retirés du port de Sébastopol, le principal port de la flotte russe dans la mer Noire. L'Ukraine tente ainsi de reprendre le contrôle sur une partie de la mer Noire.

Ces assauts ont également une visée économique. En effet, une grande partie des céréales ukrainiennes sont exportées par bateau. La Russie a d'abord bloqué les routes, puis a accepté un accord sur les céréales, avant de le renier récemment.

«Leur objectif est essentiellement de nous asphyxier économiquement»
Andriy Zagorodnyuk, ancien ministre de la Défense de l'Ukraine et actuel conseiller du ministère de la Défense Newsweek

Pour éviter cela, il est important pour Kiev de détruire la flotte russe de la mer Noire, a-t-il ajouté. «Il n'y a pas d'autre option. Et nous devrions continuer jusqu'à ce que ce soit fait.»

Le blocus maritime russe ne tient plus

Le temps du contrôle russe des voies maritimes semble pour le moins révolu. Le cargo céréalier «Aroyat» a quitté vendredi le port ukrainien de Tchnornomorsk malgré le blocus russe. L'«Aroyat» est le deuxième cargo à réussir à passer par le corridor maritime temporaire mis en place par l'Ukraine, a-t-il souligné.

Pas de bataille navale à l'horizon cependant, faute de marine ukrainienne. Kiev a adopté une autre stratégie. Elle mise sur des attaques contre les infrastructures, comme les systèmes de défense aérienne et les radars, l'affaiblissement de la défense aérienne par des essaims de drones et des frappes ciblées avec des missiles à moyenne portée. Lors de l'attaque contre le quartier général de la flotte, des missiles Storm Shadow britanniques auraient été utilisés, a rapporté la chaîne britannique Sky News.

«L'Ukraine identifie et exploite les failles de sécurité dans la défense russe en Crimée», a rapporté à Newsweek Andriy Ryzhenko, un capitaine de la marine ukrainienne à la retraite et désormais expert stratégique auprès de la société de conseil en défense et logistique Sonata. La destruction des installations de défense aérienne, en particulier, «augmentera l'intensité de la bataille», a assuré l'expert.

Doutes du côté américain

Ces attaques ne sont pas du goût de tout le monde. Un haut responsable américain de la défense a récemment confié de façon anonyme à la chaîne américaine CNN:

«Cela a un peu déséquilibré les Russes, mais cela n'apporte rien de décisif… Et il serait probablement préférable pour tout le monde qu'ils se concentrent uniquement sur la contre-offensive.»

Les soldats de la flotte de la mer Noire sont également engagés sur le front. Comme l'a écrit jeudi l'Institute for the Study of War (ISW), organe américain: «Des éléments de la 810e brigade d'infanterie de marine de la flotte de la mer Noire participent à des opérations de défense critiques dans l'oblast occidental de Zaporijjia, et le 22e corps d'armée de la flotte de la mer Noire défend des positions sur la rive orientale de l'oblast de Kherson.»

Outre les dommages réels causés à l'équipement militaire, Kiev semble également miser sur les effets psychologiques. Il s'agit de déstabiliser le commandement militaire russe, mais aussi la population. Les missiles et les drones ne sont pas les seuls à s'abattre sur la Crimée. En juillet, les services secrets ukrainiens ont rapporté que des explosions dans des dépôts de munitions près de Sébastopol, sur la péninsule de Crimée, avaient été provoquées par des sabotages.

«La plupart de ces efforts sont probablement des actions coordonnées avec les forces spéciales ukrainiennes, qui contribuent considérablement à leurs perturbations tactiques»
le Kyiv Independent

Le groupe le plus actif dans ce domaine serait celui appelé «Atesh», qui se traduit par «feu». Ses membres appartiennent à la minorité tatare.

L'Ukraine crée de l'insécurité dans le camp russe

Le chef du service de renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudnov, est tout à fait conscient de cet impact psychologique. Les drones maritimes développés dans le pays, par exemple, causent régulièrement des dommages aux navires, mais sont insuffisants pour espérer détruire la flotte russe.

Selon Kyrylo Boudanov, ils créent de l'insécurité, car les attaques massives ont paralysé la flotte russe. «Leurs navires ne vont pas plus loin vers le nord que là où il y a eu des attaques sur Sébastopol». Selon les services secrets britanniques, l'Ukraine a trouvé le talon d'Achille du Kremlin: attaquer les lignes d'approvisionnement russes par la mer. Cela pourrait également concerner les troupes russes qui combattent dans le sud de l'Ukraine.

En frappant le quartier général de la flotte russe de la mer Noire, Kiev a probablement fait un pas de plus vers l'affaiblissement de la flotte russe et de sa souveraineté en mer Noire.

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