Dans la nuit de dimanche à lundi, l'armée de l'air ukrainienne a affirmé avoir abattu un prestigieux avion de commandement russe, un Iliouchine A-50. Un deuxième appareil, un Iliouchine Il-22, a également été touché, mais il semblerait qu'il n'ait pas été détruit.
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L'importance de cette perte réside dans le fait que la Russie dispose de très peu d'avions de ce type. Dotés d'un grand radar, ils sont utilisés pour diriger les attaques aériennes contre l'Ukraine. Ils sont capables de détecter simultanément jusqu'à 300 cibles et de guider une vingtaine d'avions de chasse.
«Qui a fait ça?», a ironiquement demandé l'aviation militaire ukrainienne sur X lundi matin, alors que l'opération venait d'être publiquement revendiquée par le chef de l'armée en personne, Valeri Zaloujny. La question n'est donc pas qui, mais comment. Le lieu où l'attaque s'est produite a, en effet, surpris les analystes.
Les deux avions ont été touchés au-dessus de la mer d'Azov, entre la Russie et l'Ukraine. Il s'agit d'une zone très éloignée du territoire contrôlé par Kiev. , estimait un spécialiste interrogé dans le Monde.
L'Ukraine ne dispose en effet que d'une poignée de ces précieux systèmes de missiles américains.
Pourtant, c'est très probablement ce qu'il s'est produit, affirme Forbes, qui a tenté de reconstituer la manière dont les Ukrainiens ont procédé pour abattre l'avion. Pour ce faire, les soldats ukrainiens ont «attiré les Russes dans un piège».
Voici comment les choses ont pu se passer.
Tout d'abord, un jour avant l'attaque, des bombardiers ukrainiens ont frappé les positions russes en Crimée, en détruisant un certain nombre de radars.
Cela a partiellement aveuglé les batteries de missiles russes déployées dans la région, et en particulier dans le nord de la péninsule, où le terrain peut masquer les avions, drones et missiles ukrainiens en approche.
Les commandants russes ont donc fait une chose évidente, mais stupide, poursuit Forbes. Ils ont ordonné à deux de leurs avions-radar, les fameux A-50 et Il-22 en l'occurrence, de remonter plus au nord afin d'étendre la couverture radar à la majeure partie de la Crimée. Les appareils se sont alors aventurés jusqu'à la mer d'Azov - ce qui les a mis à portée des armes que l'Ukraine avait préparées pour les cueillir.
Bien que les avions étaient désormais à portée de tir, les troupes ukrainiennes devaient surmonter un dernier problème: éviter que leurs systèmes de missiles soient localisés par les Russes, et donc ciblés à leur tour.
Ils ont donc combiné deux systèmes de missiles, un S-300 et un Patriot. Le premier a allumé son radar en premier, offrant les coordonnées spatiales du A-50 et du Il-22 au deuxième, caché à proximité. Ainsi, la batterie Patriot n'a dû allumer son radar que pendant un bref instant, sans que les Russes aient le temps de la détecter.
Les missiles ont atteint leur cible une minute après avoir été lancés, suite à quoi les Ukrainiens ont éteint les radars et ont rangé les deux batteries afin d'éviter d'éventuelles représailles russes. (asi)
