Plusieurs fidèles d'une église évangélique haïtienne, qui manifestaient autour de leur leader contre l'emprise d'un gang dans un quartier de Port-au-Prince, ont été tués par balle samedi, a rapporté la police. D'autres ont été enlevés ou blessés, a-t-elle précisé.
Le bilan officiel de la tuerie n'est pas connu, la zone étant contrôlée par le gang de Canaan, une des bandes armées qui sévissent dans de nombreux quartiers de la capitale haïtienne.
Contacté par l'AFP, un responsable de l'église a laconiquement indiqué qu'il n'était «pas en mesure de communiquer des informations pour le moment». La police nationale a de son côté ouvert une enquête et condamné lundi un «drame regrettable», en assurant avoir tenté d'éviter le bain de sang:
«Cependant, les manifestants ont contourné les dispositifs de sécurité qui ont été établis par les forces de l'ordre, et sont quand même arrivés dans les zones souhaitées pour affronter les membres dudit gang», a-t-elle poursuivi. L'affrontement a, selon les forces de l'ordre, «fait des morts par balles, et plusieurs blessés dans les rangs des manifestants. Certains fidèles sont même séquestrés».
Le pasteur, à qui des habitants reprochent d'avoir conduit ses fidèles à la mort, était convoqué lundi au palais de justice par le commissaire du gouvernement Roosevelt Zamor, équivalent du procureur en Haïti. La Fondation Je Klere, un organisme de défense des droits humains, a appelé la justice à sévir contre les responsables, rappelant que les «provocations à la violence dans les discours pastoraux sont des actes criminels prévus et punis par le Code pénal haïtien». (ats/jch)