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Humeur

Bientôt deux ans de pandémie... pourvu que cela dure!

Aujourd'hui, chaque journée comporte son lot d'aventures.
Aujourd'hui, chaque journée comporte son lot d'aventures.
Humeur

Soyons francs: la vie serait tellement fade sans la pandémie!

Pour rien au monde, je ne voudrais retourner au monde d'avant Covid. Comparé à celui d'aujourd'hui, il était bien trop calme et ennuyeux.
02.01.2022, 09:20
Laurent Sagalovitsch / slate
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Franchement, entre nous, je ne me vois pas reprendre mon existence d'avant Covid. J'aime trop mon masque, mon gel, mes piqûres de vaccins, mes passeports sanitaires, mes nuits passées à comprendre le mode de transmission du virus, mes lectures assidues d'articles dont je ne comprends pas un traître mot, pour retomber dans une vie où ils seraient absents.

Un article de Slate
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Vous vous imaginez débarquer dans un restaurant ou dans un cinéma juste comme ça, les mains dans les poches, le visage à l'air, si décontracté qu'il ne vous viendrait même pas l'idée de vérifier si votre voisin n'a pas la tronche d'un utilisateur de faux pass sanitaire? Ou bien de rentrer dans la première supérette de quartier, profondément plongé dans vos pensées, sans rougir de honte qu'un caissier d'un air courroucé vous prie de bien vouloir mettre votre masque?

Moi pas.

Comment vivions-nous avant? De quoi étaient faites nos journées au juste? À quoi pouvions-nous bien employer notre temps? Je l'ignore. Ce passé-là a comme disparu, englouti sous l'effervescence de ces deux dernières années. Se pouvait-il qu'une journée entière s'écoulât sans que nous nous inquiétions du nombre de nouvelles contaminations, de la courbe des hospitalisations, de l'état des réanimations, des morts supplémentaires, des prévisions pour les jours à venir? J'ai peine à le croire.

Quelle fadeur cela devait être.

Aujourd'hui, chaque journée comporte son lot d'aventures. A tout moment, une simple étourderie, un masque porté trop lâchement, un postillon gobé par inadvertance au détour de la machine à café, un mauvais placement dans une rame de métro pleine à craquer, une poignée de main échangée dans l'ivresse d'une rencontre inopinée, un mouvement de foule soudain peut vous emmener directement à l'hôpital, en service de réanimation voire même au cimetière!

Une vague succède à une autre, un virus à un autre, dans une folle farandole qui ne connaît pas de fin. A peine nous nous croyons tirés d'affaire que sorti de nulle part, un nouveau variant échappé de lointaines contrées tel un mauvais génie se charge de nous rappeler combien nos vies tiennent à un fil. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous n'avions pas connu une époque aussi exaltante à vivre, un condensé d'existence où la mort, dans son arbitraire grandiose, peut à tout moment faucher des vies innocentes.

Chaque matin, tel le soldat qui ivre de hardiesse monte au front, nous quittons nos foyers sans savoir si nous reverrons un jour nos proches. Dans la lumière incertaine de la cage d'escalier, parmi les clapotis du jour à peine levé, d'une voix tremblante qui peine à percer à travers nos masques fièrement arrimés à nos oreilles, nous leur disons adieu.

A peine nous nous croyons tirés d'affaire qu'un nouveau variant échappé de lointaines contrées se charge de nous rappeler combien nos vies tiennent à un fil.

Et eux, valeureux combattants de la seconde ligne, eux pauvres hères condamnés à passer une nouvelle journée à télétravailler dans la solitude sanglante de l'appartement, eux nous voient disparaître derrière la porte de l'ascenseur comme naguère nos aînés quand, la larme à l'œil et le cœur étouffé de chagrin, ils assistaient au départ d'un train plein de conscrits parmi lesquels figurait un frère, un mari, un fils.

Ô temps héroïques, qui dira la vaillance qui nous habite? Quel écrivain, quel romancier, quel tragédien trouvera les mots pour dire la grandeur de nos existences, ce combat engagé contre un ennemi invisible dont les ressources semblent être sans limites comme s'il obéissait à quelques lois dont le fonctionnement interne échapperait à la raison humaine? Sans parler des ennemis bien visibles, de ceux assez fous ou trop idiots pour refuser un vaccin susceptible de leur sauver la vie et dont l'inconséquence nous oblige encore et toujours à redoubler de vigilance.

Pour rien au monde, je n'échangerais ce monde-là contre celui d'avant. Depuis que la pandémie a débuté, voilà presque deux ans, j'ai retrouvé le goût de vivre, l'ardeur au travail, cette sensation unique de vivre une existence digne d'être vécue. De tous ces efforts consentis à éviter de me retrouver contaminé, ces milliers de masques utilisés, ces doses de vaccins vaillamment endurées, j'en garde un souvenir ému comme si à chaque jour recommencé, je fréquentais les abîmes.

Le vent de l'Histoire chatouille mes narines. Je fais corps avec la patrie. Je participe à l'effort collectif. L'esprit de la Nation me guide.

Je vis en combattant, je combats en vivant.

Puisse cette pandémie ne jamais finir.

C'est la seule chose que je me souhaite pour la nouvelle année!

Cet article a été publié initialement sur Slate. Watson a changé le titre et les sous-titres. Cliquez ici pour lire l'article original

Et si on devait porter le masque à vie? Décryptage en vidéo.
Video: watson
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