La page d'accueil ainsi que la boutique en ligne du site Charlie Hebdo ont été piratées mercredi, après la publication d'une série de caricatures ayant pour cible l'ayatollah Ali Khamenei.
Aucune revendication ne figurait sur les pages. Cependant, selon des informations révélées par Europe 1, les données et informations personnelles de plusieurs milliers d'abonnés du site de Charlie pourraient avoir été mises en vente sur le darkweb. Cela doit encore être vérifié. Vendredi, l'entrée du site était rétablie, mais pas la page de la boutique.
« TOUS LES PARTICIPANTS ont gagné leur place en enfer. » Un mois après avoir lancé un concours international de caricatures du guide suprême Ali Khamenei en réponse à la répression sanglante des manifestations populaires en #Iran, @Charlie_Hebdo_ publie les meilleurs dessins ⬇️. pic.twitter.com/2hY7GitzSD
— Armin Arefi (@arminarefi) January 4, 2023
Le journal français a déposé plainte dans la foulée pour «altération d’un système de traitement automatisé des données». De son côté, le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête pour, entre autres, «des chefs d’accès frauduleux à un système de traitement de données», «modification frauduleuse de données» et «entrave au fonctionnement».
L'investigation est menée par les policiers du renseignement intérieur (DGSI) et par l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication.
Charlie avait lancé un concours international en décembre en soutien au peuple iranien. La dizaine d'esquisses sélectionnée - le journal en avait reçu près de 300 - ont été fustigées par les autorités iraniennes.
Le piratage du site de Charlie intervient huit ans, jour pour jour, après les attentats qui avaient frappé sa rédaction.
De leur côté, les autorités iraniennes ont annoncé leur intention de fermer l'Institut français de recherche en Iran (IFRI) «comme une première étape» de rétorsion aux caricatures, selon un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères. Pour l'heure, son pendant français n'a pas reçu la confirmation officielle de cet avis de fermeture, note le Figaro.