L'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo est dans le viseur de l'Iran après la publication mercredi de dizaines de caricatures mettant en scène l'actuel guide suprême Ali Khamenei.
Les dessins satiriques ont été sélectionnés dans le cadre d'un concours lancé en décembre, alors que de nombreuses révoltes sont réprimées dans le sang en Iran à la suite de la mort de Masha Amini, tuée par la police des moeurs pour un voile mal ajusté.
C'est en décembre que Charlie Hebdo a lancé le concours de caricatures au niveau international, dans le but explicite de soutenir les Iraniens qui tentent de résister au pouvoir en place.
Le journal satirique a reçu quelque 300 esquisses au ton grinçant, dont une partie des sélections se retrouve sur Twitter sous le hashtag lancé pour l'occasion, #MullahsGetOut.
L'esquisse choisie pour la couverture dévoile une femme nue devant des membres du clergé, titrant: «Mollah, retournez d'où vous venez». D'autres font référence aux exécutions sommaires, ou encore à la liberté d'expression.
Some of the top submissions to @Charlie_Hebdo_’s caricature competition of the supreme leader. Regime officials are not pleased about the traction of this art contest. #MahsaAmini #Iran #CharlieHebdo #اعتصابات_سراسری pic.twitter.com/7zI2OTrFHs
— Jonathan Harounoff (@JonathanHaroun1) January 4, 2023
Concours #MullahsGetOut : Tous les participants ont gagné leur place en enfer - Charlie Hebdo https://t.co/GsV5Qgi778
— L'En Dehors (@endehors2) January 5, 2023
Le challenge a provoqué un tollé au sein des autorités iraniennes. Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a fait part de sa colère sur Twitter:
Par ce numéro spécial, le journal parisien souhaitait commémorer l'anniversaire des attentats dont il avait été victime le 7 janvier 2015, à la suite de publications représentant le prophète. Dans son éditorial, l'équipe de journalistes souhaitait «rappeler les raisons» pour lesquelles avaient été assassinés les dessinateurs et rédacteurs de Charlie, il y a huit ans.
Charlie Hebdo a de son côté salué le courage des dessinateurs qui ont eu «le mérite de braver l'autorité», estimant que la première place revenait à tous ceux qui se battent au nom de la liberté.