Les femmes renverseront le système islamique établi en Iran après la Révolution de 1979 même si les autorités survivent à un conflit militaire, a affirmé samedi Narges Mohammadi, dissidente et lauréate du prix Nobel de la paix.
Libérée de prison en décembre dernier, l'Iranienne de 52 ans s'exprimait dans un message vidéo en persan à l'occasion de la journée internationale des femmes.
«Les femmes se sont soulevées contre la République islamique de telle manière que le régime n'a plus le pouvoir de les réprimer», indique dans cette vidéo la militante qui ne porte pas le foulard obligatoire pour les Iraniennes.
Mohammadi est lauréate du prix Nobel de la paix 2023 en reconnaissance de son combat pour les droits humains en Iran.
Même derrière les barreaux, elle a été une fervente partisane des manifestations «Femmes. Vie. Liberté», un mouvement de contestation né en 2022 après la mort d'une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini, décédée en détention après son arrestation par la police des moeurs pour non-respect du code vestimentaire.
Même s'il s'est essoufflé face à une répression féroce, le mouvement demeure une cause de ralliement contre les autorités.
Arrêtée la dernière fois en novembre 2021, elle a été libérée en décembre dernier de la prison d'Evine, à Téhéran, pour raisons médicales mais ses avocats craignent qu'elle soit renvoyée en prison à tout moment.
Mohammadi a également rendu hommage à trois femmes -- Sharifeh Mohammadi, Verisheh Moradi et Pakhshan Azizi -- condamnées à mort par l'Iran pour des accusations de «rébellion».
Elle a qualifié ces verdicts de «vengeance» après leur soutien aux manifestations. (tib/ats)