Le train de Kim Jong Un est entré en Russie en vue d'un sommet avec Vladimir Poutine dans les jours à venir.
Des images de l'agence russe Ria Novosti montrent un train aux wagons vert foncé, tirés par une locomotive des chemins de fers russes roulant sur une voie.
Vêtu d'un costume noir et entouré de ses plus hauts responsables militaires en uniforme, Kim est apparu le visage grave sur ces images, faisant des saluts depuis une porte du train aux couleurs vertes et dorées. Des représentants des autorités de Pyongyang lui ont fait des «adieux chaleureux», selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
Поезд Ким Чен Ына прибыл в Россию https://t.co/zwcxVYtONA pic.twitter.com/rv0kA9UFvh
— РИА Новости (@rianru) September 12, 2023
Selon le journal sud-coréen Chosun Ilbo, au moins 20 heures sont nécessaires pour relier Pyongyang et Vladivostok, un trajet de 1200 kilomètres, en supposant que le train spécial de M. Kim - qui est probablement très lourd en raison de son blindage - roule à une vitesse d'environ 60 km/h.
Il s'agit du tout premier voyage à l'étranger depuis le début de la pandémie de Covid-19 du leader nord-coréen, dont les déplacements à l'étranger sont très rares. Selon des médias officiels, Kim est accompagné de hauts responsables militaires, parmi lesquels son chef de la défense, son ministre des Affaires étrangères et des responsables de la production d'armes et de la technologie spatiale.
Après une semaine de spéculations, Kremlin et Pyongyang ont confirmé lundi la tenue de ce sommet. S'il est probable qu'il se tienne dans les prochains jours quelque part dans l'Extrême-Orient russe, Moscou n'a précisé ni la date ni le lieu de la rencontre. Le président russe, pour sa part, se trouve actuellement à Vladivostok, dans la région du Littoral, pour un forum économique annuel qui se termine mercredi.
Le rendez-vous doit toutefois avoir lieu dans un autre cadre, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Lequel a ajouté aux médias russes que les deux dirigeants allaient discuter notamment de sujets «sensibles» sans prêter attention «aux mises en gardes» américaines. Washington craint que Moscou ne s'approvisionne en armes pour son assaut en Ukraine auprès de la Corée du Nord, elle-même sous sanctions à cause de ses programmes nucléaire et de missiles.
«Bien évidemment, étant voisins, nos pays coopèrent aussi dans les domaines sensibles qui ne doivent pas faire l'objet de divulgations publiques et d'annonces. C'est parfaitement normal pour des Etats voisins», a-t-il dit. «En bâtissant nos relations avec nos voisins, y compris la Corée du Nord, l'important pour nous est l'intérêt de nos deux pays, et pas les mises en garde de Washington», a-t-il ajouté.
Le responsable russe a également évoqué de possibles discussions sur «les processus au Conseil de sécurité de l'ONU», une référence apparente aux sanctions contre Pyongyang adoptées par le passé et votées notamment par la Russie.
Selon des experts, la rencontre entre Poutine et Kim pourrait porter sur un accord d'armement, car le président russe chercherait à acquérir des obus et des missiles antichars auprès de la Corée du Nord. (ats/jch)