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Législatives 2022

Les défis immédiats de la première ministre française Elisabeth Borne

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La première ministre française commence sur les chapeaux de roue

epa09952135 France's newly appointed Prime Minister Elisabeth Borne delivers a speech during a handover ceremony in the courtyard of the Hotel Matignon, French Prime ministers' official resi ...
Image: sda
Fraîchement nommée première ministre de la France, Elisabeth Borne doit se remonter les manches et faire face à plusieurs urgences.
17.05.2022, 14:3717.05.2022, 17:58
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Lundi, Elisabeth Borne est devenue la deuxième femme à diriger le gouvernement français sous la Ve République, trente ans après la première.

Jusque-là relativement peu connue des Français - ce qui peut constituer «un atout» dans ses nouvelles fonctions -, l'ancienne ministre du Travail n'aura pas qu'à déjouer le machisme réputé, toujours présent dans la classe politique. Plusieurs défis immédiats l'attendent.

Constituer son équipe gouvernementale

Pour commencer, Elisabeth Borne doit choisir «dans les prochains jours» une nouvelle équipe gouvernementale «resserrée», selon son entourage. Elle devra ensuite nommer d'éventuels secrétaires d'Etat dans un deuxième temps - mais cela probablement après les législatives des 12 et 19 juin.

Dans l'immédiat, aucune annonce sur le futur gouvernement n'est prévue. Le prochain Conseil des ministres devrait avoir lieu d'ici la fin de la semaine.

En attendant, l'ancien directeur général de l'Agence régionale de Santé d'Ile-de-France, Aurélien Rousseau, 45 ans, ex-directeur adjoint du cabinet des Premiers ministres socialistes Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, a été nommé mardi directeur de son cabinet.

Mener la bataille des législatives

C'est ensuite dans la bataille des législatives qu'Elisabeth Borne doit se jeter à corps perdu, en tant que patronne de la majorité. Elle aborde ses nouvelles fonctions avec pour feuille de route de donner à nouveau une majorité à la macronie à l'Assemblée nationale.

A l'issue de cette étape cruciale, Borne espère, en effet, obtenir «la majorité la plus large possible» pour «porter» le «programme clair et ambitieux» du président Emmanuel Macron. Dans le cas contraire, son avenir à Matignon serait compromis.

Elle-même jamais élue, Elisabeth Borne se présente dans la sixième circonscription du Calvados, qui avait placé nettement en tête Macron aux deux tours de la présidentielle - ce qui laisse présager un certain succès à la nouvelle première ministre.

Répondre aux attentes sur le pouvoir d'achat, le climat et les retraites

Ce n'est pas tout. La nouvelle cheffe du gouvernement aura la prérogative du portefeuille de la Transition écologique. Lors de sa courte prise de parole sur le perron de Matignon lundi, Elisabeth Borne a appelé à «agir plus vite et plus fort» face «au défi climatique et écologique», en «associant encore davantage les forces vives de notre territoire, parce que c'est bien au plus près des Français qu'on trouvera les bonnes réponses».

Mais c'est sur le pouvoir d'achat, sujet de préoccupation numéro un des Français, qu'elle devra d'abord convaincre, notamment avec la mise en oeuvre dans les prochains jours du chèque alimentaire, dans un contexte de forte inflation.

Elle est aussi attendue au tournant pour lancer la réforme promise explosive des retraites, avec l'objectif de porter l'âge de départ à 64 ans à la fin du quinquennat puis à 65 ans d'ici à 2031.

Finalement, il y aura aussi «deux chantiers à ouvrir très vite: l'organisation territoriale de la santé, et l'organisation nationale de l'Education nationale et de sa déclinaison locale», a rappelé le patron des députés LREM, Christophe Castaner, sur France Inter.

Faire face à l'opposition

Une chose est sûre: Elisabeth Borne ne pourra pas compter sur quelques états de grâce que ce soit, face aux oppositions.

A commencer par Jean-Luc Mélenchon, qui espère être nommé à Matignon si la Nouvelle union de la gauche (Nupes) remporte les législatives. L'ex-candidat à la présidentielle la considère comme «parmi les figures les plus dures de la maltraitance sociale» dans la macronie.

Quant à l'ancienne candidate RN, Marine Le Pen, ce n'est guère mieux: elle pronostique la «poursuite de la politique de mépris, de déconstruction de l'État, de saccage social» d'Emmanuel Macron. Sa «feuille de route va être très violente, très brutale», a estimé pour sa part le président du Rassemblement national Jordan Bardella sur Cnews.

De tous les côtés politiques, le choix d'Elisabeth Borne, pourtant réputée comme «travailleuse», fait débat. A gauche, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a critiqué sur LCI son «bilan très négatif» jusque-là, et une ministre qui «écoute mais n'entend pas, comme Monsieur Macron». «Le bilan d'Elisabeth Borne en matière sociale, c'est le bilan d'une femme de droite», a insisté sur France Inter Julien Bayou, secrétaire national d'EELV et candidat de l'union de la gauche (Nupes) aux législatives.

A droite, on pense l'inverse. Avec cette nomination, le «Macron de gauche veut imposer une politique de gauche», a estimé Xavier Bertrand, président (ex-LR) des Hauts-de-France, lors d'un café public à Paris.

Bref, à n'en pas douter, Elisabeth Borne aura du pain sur la planche. (mbr/ats)

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