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Législatives 2022

Législatives françaises: Macron ou Mélenchon? Les premiers résultats

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Législatives 2022

C'est très serré entre le camp Macron et la Nupes de Mélenchon

Le premier tour des législatives françaises s'est tenu ce dimanche. C'est un rendez-vous d'importance pour Emmanuel Macron et sa coalition présidentielle Ensemble, Jean-Luc Mélenchon avec l'union de la gauche, la Nupes ou Marine Le Pen et son Rassemblement national. Et Zemmour alors?
13.06.2022, 04:0413.06.2022, 06:43
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Arrivé à quasi-égalité au premier tour des élections législatives, le camp Macron va devoir batailler face à la gauche unie pour conserver la majorité absolue à l'issue d'un premier tour. Il a été marqué par une abstention record.

Voici comment les grands camps politiques se répartissent les voix des électeurs:

  • La coalition présidentielle Ensemble, d'Emmanuel Macron: 25,75%. Soit une légère d'avance de 21 442 voix.
  • A gauche, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) de Jean-Luc Mélenchon: 25,59%.
  • Marine Le Pen avec le Rassemblement national (RN) ne visait pas une majorité, mais entre 20 et 40 élus, et obtient 18,72%%, selon BFMTV.
  • Les Républicains: 10,43%, selon BFMTV.
  • Autres: 6,06%, selon BFMTV.

Les deux camps ont une semaine pour conjurer l'abstention et le désintérêt des Français, qui atteint un nouveau record à 52,49%, dépassant celui de 2017 (51,3%).

Que risquent Emmanuel Macron et son gouvernement?

Si le camp du président Emmanuel Macron n'obtenait qu'une majorité relative au second tour, il serait contraint de composer avec les autres groupes parlementaires pour faire approuver ses textes de loi.

Si, cas de figure le moins probable, la Nupes de Jean-Luc Mélenchon remportait la majorité absolue, Emmanuel Macron serait privé de pratiquement tous ses pouvoirs. C'est avec cet objectif en tête que le tribun de gauche n'a cessé de répéter qu'il voulait faire de ces législatives «un troisième tour» qui lui permettrait d'être «élu premier ministre». Emmanuel Macron a choisi, lui, de se poser, comme lors de la présidentielle, en rempart contre «les extrêmes».

Les ministres français font la course (et risquent la porte)

En comptant la première ministre Elisabeth Borne, 15 membres du gouvernement sont en lice aux législatives. Ils devront quitter l'exécutif en cas de défaite, conformément à une règle non écrite, mais déjà appliquée, en 2017, par le président.

  • Elisabeth Borne, première ministre, candidate dans le Calvados fait 34% des suffrages. Elle affrontera au second tour le candidat Nupes Noé Gauchard avec un peu moins de 25%.
  • Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, est candidat dans la dixième circonscription du nord. Avec plus de 42% des suffrages, il affrontera Mélanie D'Hont (RN) arrivée deuxième avec plus de 23% des suffrages.
  • La ministre de la Santé Brigitte Bourguignon arrive en tête au premier tour des élections législatives dans la sixième circonscription du Pas-de-Calais avec 32%. Elle se mesurera à la candidate du Rassemblement national Christine Engrand (30%).
  • Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, candidat dans l'Ardèche est en tête avec 30%. Il sera opposé au candidat Nupes Christophe Goulouzelle (23,58%).
  • Dans l’Essonne, Amélie de Montchalin, la ministre de la Transition écologique est en ballottage défavorable. En effet, elle n'a obtenu que 30,40% des voix, contre 40,40% pour Jérôme Guedj de la Nupes.
  • Candidat dans le Loir-et-Cher, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture est en ballottage favorable avec 32% des voix, il affrontera le candidat Nupes Reda Belkadi.
  • Le ministre des Solidarités, Damien Abad, dans l’Ain, est en ballottage favorable, avec 33%. Il affrontera la candidate de la Nupes, Florence Pisani (24%).
  • Pas de nouvelles pour l'heure de Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe.
  • Pas de nouvelle pour l'heure du ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Stanislas Guerini.
  • Pas de nouvelles pour l'heure non plus de la ministre des Outre-Mer Yaël Braun-Pivet.

Plusieurs ministres ne font pas la course aux législatives, notamment: Catherine Colonna aux Affaires étrangères, Pap Ndiaye à l’Education nationale, Christophe Béchu, ministre délégué chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, ministre des Armées et Bruno Le Maire, à l’Economie.

Quelle répartition à l'Assemblée nationale? Projection

Le camp Macron garde toutefois l'avantage dans les projections des 577 sièges de députés, avec une fourchette de 255 à 295 sièges, devant la Nupes (150 à 210), selon les instituts de sondage.

  1. La majorité sortante réunie sous l'étiquette Ensemble aurait de 260 à 300 sièges, selon l'institut Harris. La fourchette, par contre, est de 275 à 310, selon Ifop-Fiducial.
  2. La gauche (La France insoumise, Parti socialiste, Parti communiste et les Verts d'EELV) rassemblée sous la bannière Nupes 150 à 208 sièges, selon Harris et 190 à 210, pour Ifop-Fiducial.

Que devient Eric Zemmour?

L'ex-candidat d'extrême droite à la présidentielle, Eric Zemmour, nourrissait, lui aussi, dans le Var, l'espoir d'être élu député.

Ce qui n'est pas arrivé. Il a été battu à 800 voix près, selon BFM TV. Le candidat d'extrême droite est troisième derrière Sereine Mauborgne (Ensemble) et Philippe Lottiaux (RN). Alors que son parti, Reconquête, avait fait 7% à la présidentielle, il n'aura fait que 4% lors de ces législatives.

Quelle était la participation?

Sur l'ensemble de la journée, une abstention record, évaluée entre 52 et 53%, est attendue, selon les estimations de plusieurs instituts de sondage. L'alliance de gauche Nupes se présente au coude à coude dans les intentions de vote avec Ensemble, coalition macroniste de La République en marche (LREM)/Renaissance, du Mouvement démocrate (MoDem) et d'Horizons.

L'abstention touche en premier lieu les jeunes et les catégories populaires. A midi, ce dimanche, la Seine-Saint-Denis est le département ayant le moins voté (9,85%). (jah)

Keanue Reeves, dans tous ses états
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Keanue Reeves, dans tous ses états
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