En Afghanistan, être une femme journaliste est devenu une double peine
Depuis l'arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan à la mi-août, 43% des médias du pays ont fermé, mettant au chômage 60% des journalistes afghans et l'essentiel des femmes journalistes afghanes, révèle une étude de Reporters sans frontières (RSF):
Ces données ont été calculées sur la base d'un recensement du nombre de médias et des journalistes en activité avant la prise de pouvoir des talibans, le 15 août 2021, précise l'ONG.
Certaines régions dépourvues de médias locaux
La région de Kaboul, où la concentration de médias était la plus forte, a perdu plus de la moitié de ses médias (51%): sur 148 organes de presse recensés avant la mi-août, 72 exerçaient fin novembre:
- Conséquence: sur 10 790 personnes travaillant dans les rédactions afghanes (dont 2490 femmes) au début du mois d'août, seuls 4360 étaient encore en activité au moment de l'étude (3950 hommes et 410 femmes);
- Sur ce total, plus de quatre professionnelles des médias sur cinq ont perdu leur emploi.
- Et dans 15 des 34 provinces d'Afghanistan, il n'y a plus aucune femme en activité.
Presque plus aucune femme journaliste à Kaboul
Les journalistes doivent aujourd'hui respecter les «11 règles du journalisme» et l'«Ordonnance du bien et l'interdiction du mal», textes édictés par le gouvernement taliban:
Avant de pouvoir couvrir un sujet, les journalistes doivent d'abord informer leur ministère de tutelle, obtenir l'autorisation de le réaliser pour enfin faire vérifier le résultat de leur travail avant diffusion. Dans la capitale afghane, le nombre de femmes journalistes est passé de 1190 avant l'arrivée des talibans à 390. (ats/jch)
