Psychiatrie ou «acte terroriste»? Jeudi, les services de sécurité norvégiens (PST) avaient estimé que l'attaque à l'arc de l'auteur présumé était de nature terroriste. Au lendemain de cette évaluation, dont les conclusions devraient prendre plusieurs mois, des doutes planent sur l'état psychiatrique et donc la responsabilité pénale de l'homme de 37 ans.
Une juge doit se prononcer ce vendredi sur le placement en détention provisoire du Danois , sans la présence physique de ce dernier. Les autorités ont demandé une détention de quatre semaines, dont les deux premières à l'isolement. En cas de décision positive, il ne serait pas incarcéré mais laissé sous la responsabilité des médecins, a précisé Ann Iren Svane Mathiassen.
Si les attaques portent la marque d'un «acte terroriste» selon elles, les autorités norvégiennes n'excluent pas non plus la possibilité de troubles mentaux.
«C'est une personne qui a fait des allers-retours dans le système de santé pendant un certain temps», a déclaré le chef des PST, Hans Sverre Sjøvold, jeudi.
Le suspect, qui a très probablement agi seul selon la police, a tué quatre femmes et un homme âgés entre 50 et 70 ans, à plusieurs endroits de Kongsberg, petite ville sans histoire d'environ 25 000 habitants, à quelque 80 kilomètres à l'ouest d'Oslo.
Sous le couvert de l'anonymat, un voisin l'a décrit comme une personne peu aimable à la carrure imposante et aux cheveux ras. «Jamais un sourire, aucune expression sur le visage», a-t-il dit à l'AFP, ajoutant l'avoir vu «toujours seul».
Plusieurs projets d'attentats islamistes ont été déjoués en Norvège dans le passé. Mais le pays a été endeuillé par deux attaques d'extrême droite au cours des dix dernières années, notamment celle du 22 juillet 2011 commise par Anders Behring Breivik (77 tués). (ats/mndl)