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Ketanji Brown Jackson: son destin de Guatanamo à la Cour suprême

Supreme Court nominee Ketanji Brown Jackson testifies during her Senate Judiciary Committee confirmation hearing on Capitol Hill in Washington, Tuesday, March 22, 2022. (AP Photo/Andrew Harnik)
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Ketanji Brown Jackson, candidate à la Cour suprême, témoigne lors de son audition de confirmation devant la commission judiciaire du Sénat, au Capitole, à Washington.Image: sda

De Guantanamo à la Cour suprême, Ketanji Brown Jackson suit son destin

La magistrate a promis de défendre la constitution américaine si elle devenait la première femme noire à siéger à la Cour suprême, qui existe depuis 233 ans.
25.03.2022, 03:5525.03.2022, 19:05
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Lorsque le président américain Joe Biden a nominé Ketanji Brown Jackson à la plus haute juridiction des Etats-Unis, il a fait l'éloge de ses «références exceptionnelles, de son caractère irréprochable et de son dévouement inébranlable à l'Etat de droit».

Mais la confirmation de sa nomination ne peut se faire sans l'aval de la majorité du Sénat, tant de la part des démocrates que des Républicains. En attendant le verdict final, à Washington, voici le parcours personnel et professionnel de celle qui devrait vraisemblablement devenir la première femme noire à siéger en tant que juge à la Cour suprême des Etats-Unis.

Son enfance et son parcours scolaire

Ketanji Brown Jackson est née à Washington, DC, en 1970 et a grandi à Miami, en Floride. Son père a travaillé comme enseignant, puis comme avocat au conseil scolaire, et sa mère était directrice d'école. Jackson a déclaré qu'elle a commencé à penser à une carrière dans le droit lorsqu'elle était enfant et encore plus quand son père est retourné à l'université pour suivre des cours de droit:

«Nous vivions sur le campus de l'université de Miami, et mon père s'asseyait là avec tous ses gros livres juridiques épais, et j'apportais mes livres de coloriage et je m'asseyais à côté de lui pour le regarder étudier, et je faisais comme si je travaillais moi aussi.»

Au lycée, elle a participé à des concours de discours et de débats, dont certains organisés à l'université de Harvard.

Elle a ensuite obtenu un diplôme magna cum laude (avec mention honorifique) de Harvard, avant d'obtenir en 1996 un autre diplôme cum laude de la Harvard Law School (école de droit), où elle a également été rédactrice en chef de la Harvard Law Review (revue juridique). Tout comme un certain Barack Obama.

De Harvard à Guantanamo

Diplôme en poche, Kentaji Brown Jackson a travaillé comme greffière pour le juge Stephen Breyer de la Cour suprême, dont elle occupera le siège, si elle est confirmée à ce poste:

«Le juge Breyer était un patron et un mentor incroyable. En tant que greffier, vous aidez le juge ou le magistrat à rédiger son opinion et vous vous assurez que ses idées sont soigneusement transcrites dans la loi... C'était une occasion unique de voir comment le système judiciaire fonctionne au plus haut niveau»

Entre 2005 et 2007, alors qu'elle est employée comme défenseur public fédéral, son bureau lui confie la lourde tâche de contribuer à la défense de quatre hommes détenus à la prison de Guatanamo, tous accusés d'avoir participé aux attaques du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis:

«Les défenseurs fédéraux n'ont pas le droit de choisir leurs clients. J'ai accompli un "service" garanti par la Constitution et j'ai rempli mon rôle d'avocate de la défense pénale qui consiste à "présenter des arguments au nom de ses clients"»
Ketanji Brown Jackson

Contrairement à ses collègues, Brown Jackson ne s'est jamais rendue à Guantanamo Bay, à Cuba, pour rencontrer les prisonniers. Son rôle consistait plutôt à faire des recherches et à rédiger des documents légaux, comme le rapporte The Guardian.

Quelques années plus tard, elle est nommée juge pour le district de Columbia. Sa nomination est voulue par le président d'alors, Barack Obama. C'est le début de son ascension à Washington.

Des interrogatoires en série devant le Sénat

La juge a résisté à près de 24 heures d'interrogatoire, souvent brutal, de la part de la commission judiciaire du Sénat mardi et mercredi, les républicains de la commission l'accusant à plusieurs reprises de ne pas être assez ferme avec les pédocriminels et la criminalité en général, faisant à nouveau en partie référence à Guantanamo.

Agée de 51 ans, Brown Jackson a vigoureusement nié ces accusations, et les démocrates de la commission se sont ralliés à sa défense, qualifiant les accusations de «répréhensibles» et «indignes de la commission», selon le New York Times.

Les interrogatoires, en images:

Dans les jours qui viennent, Ketanji Brown Jackson pourrait obtenir sa confirmation à la Cour suprême avec le soutien de seulement 50 sénateurs (sur un total de 100), dans une chambre divisée de manière égale entre démocrate et républicains. La vice-présidente Kamala Harris détient le vote décisif. Pour l'instant, aucun démocrate n'a signalé qu'il voterait contre elle. Mais rien n'est encore gagné, et nous sommes en Amérique, un pays capable du pire comme du meilleur, ne l'oublions pas.

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