C'est une première depuis l'avènement de la démocratie portugaise, en 1974. Ce mardi, les députés de la droite et de la gauche radicale ont rejeté la loi de finances. Cela n'implique pas automatiquement la chute du gouvernement ou l'anticipation des élections prévues normalement pour l'automne 2023. Pourtant, le chef de l'Etat dispose du droit de dissoudre le Parlement.
Le Premier ministre Antonio Costa a par ailleurs exclu de démissionner de son propre chef, mais le président Marcelo Rebelo de Sousa a averti qu'il userait de son pouvoir de dissolution en cas d'impasse budgétaire.
«La dernière chose dont le pays a besoin (...), c'est d'une crise politique dans ces circonstances», a regretté le Premier ministre juste avant le vote marquant la fin de la fragile union de la gauche qui lui a permis de «tourner la page» de la politique d'austérité menée par la droite en échange du plan de sauvetage international accordé au Portugal en 2011.
«J'espère que cette frustration se transformera en une majorité stable et renforcée», a-t-il toutefois ajouté en se disant prêt à respecter «la décision finale» que prendra le chef de l'Etat.
Afin de pouvoir dissoudre le Parlement et fixer la date des élections, le président est tenu par la constitution de consulter formellement les partis représentés au Parlement ainsi que son conseil d'Etat. (ats)