La ministre conservatrice Penny Mordaunt a été la première vendredi à officialiser sa candidature pour succéder à Liz Truss. Elle lance ainsi la course à Downing Street pour laquelle se renforce l'hypothèse, il y a peu inimaginable, d'un retour de Boris Johnson.
Au lendemain de la démission de la Première ministre, après seulement 44 jours au pouvoir, trois noms ont émergé pour cette campagne-éclair au sein du Parti conservateur: l'actuelle ministre des relations avec le Parlement Penny Mordaunt, Rishi Sunak, l'ex-ministre des Finances qui avait perdu début septembre face à Liz Truss, et l'ex-Premier ministre Boris Johnson.
I’ve been encouraged by support from colleagues who want a fresh start, a united party and leadership in the national interest.
— Penny Mordaunt (@PennyMordaunt) October 21, 2022
I’m running to be the leader of the Conservative Party and your Prime Minister - to unite our country, deliver our pledges and win the next GE.#PM4PM pic.twitter.com/MM0NTHJ5lH
Ancienne ministre de la Défense charismatique, Penny Mordaunt, 49 ans, avait créé la surprise l'été dernier en arrivant en troisième position dans la campagne qui avait suivi la démission de Boris Johnson.
Dans cette semaine rocambolesque que traverse le Royaume-Uni, ce dernier semble se positionner: trois mois après sa démission due à une succession de scandales, sa candidature prend corps - et suscite une opposition féroce - à mesure que les députés dévoilent qui ils soutiendront.
Populaire et respecté auprès de la base du parti, le ministre de la Défense Ben Wallace a indiqué qu'il penchait pour son ancien patron. «Il reste encore plusieurs jours, nous verrons ce qui se passe», a-t-il tempéré.
Mais selon un sondage YouGov, 52% des Britanniques seraient mécontents de voir «Boris» revenir. Seuls 27% souhaitent ce retour, mais une majorité des électeurs conservateurs de 2019, signe de sa popularité persistante dans l'électorat de la majorité malgré les scandales qui ont entraîné sa chute.
Les prétendants sont à la chasse aux soutiens pour atteindre le seuil des 100 parrainages requis, sur 357 députés, d'ici lundi en début d'après-midi.
Ensuite, les députés devront soit se mettre d'accord sur deux noms que les 170 000 adhérents du parti devront départager par un vote en ligne d'ici au 28 octobre, soit sur le nom d'une seule personne qui entrerait alors immédiatement à Downing Street.
Selon le site Guido Fawkes, qui suit de très près les soubresauts de la course, Rishi Sunak est pour l'heure en tête avec 81 parrainages devant Boris Johnson (62) et Penny Mordaunt (21).
Le futur chef du gouvernement sera le cinquième depuis le référendum du Brexit en 2016 et le troisième en deux mois. Il ou elle prendra la tête d'un parti miné par les divisions face à une opposition au plus haut dans les sondages, mais surtout d'un pays plongé dans une grave crise du coût de la vie.
L'inflation dépasse les 10%, au plus haut depuis 40 ans, dans un contexte social tendu au Royaume-Uni où les grèves se sont multipliées ces derniers mois, notamment dans les transports.
(jod/ats)