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Voici comment Poutine veut contrôler l'Arctique

Russian President Vladimir Putin (C) attends a ceremony to send the first liquefied natural gas (LNG) production line using gravity-based structures as part of the Arctic LNG 2 project at Novatek-Murm ...
Vladimir Poutine lors de la cérémonie d'envoi de la première ligne de production de gaz naturel liquéfié (GNL) dans la région de Murmansk, en Russie, le 20 juillet 2023.Image: Keystone

Voici comment Poutine veut contrôler l'Arctique

La puissance de la Russie dépend de son commerce gazier et de sa domination géopolitique. Le chef du Kremlin renforce désormais sa stratégie de conquête dans l'Arctique.
25.07.2023, 12:0125.07.2023, 12:40
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Le Kremlin est influent dans de nombreux pays: en Afrique, en Asie centrale et dans les anciennes républiques soviétiques. Désormais, celui-ci veut également affirmer sa position dans l’Arctique, puisqu'il y existe un nouveau potentiel de conflit à cause de nouvelles routes maritimes. Un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) russe de plusieurs milliards de dollars doit désormais y voir le jour.

Jeudi en effet, Vladimir Poutine a inauguré dans la région de Mourmansk la première phase du grand projet de gaz naturel liquéfié Arctic LNG 2. Il s'agit du deuxième projet de GNL dans la région et il est situé sur la péninsule de Gydan, à seulement 30 kilomètres d'une énorme première installation du même type. Celle-ci se trouve sur la péninsule de Yamal et a été mise en service en 2017.

21 milliards de dollars de budget

Lors de la cérémonie d'ouverture retransmise à la télévision, un membre de la société d'exploitation a demandé au président russe «l'autorisation de commencer les opérations de transport en mer». Le chef du Kremlin a alors simplement répondu «autorisation accordée» et a actionné un levier. Le président du groupe gazier Novatek, Leonid Michelson, a également assisté à la cérémonie.

Le coût du projet, qui consiste à transporter du gaz russe sous forme de gaz liquéfié dans les eaux de l'Arctique à l'aide de pétroliers, est estimé à 21 milliards de dollars (soit environ 18,2 milliards de francs). On prévoit une capacité de production de 19,8 millions de tonnes de gaz liquéfié par an à l'aide de trois installations de production.

Le groupe énergétique français Total a participé au projet jusqu'en 2022, mais il s'est retiré après le début de l'offensive militaire russe en Ukraine. Depuis, la société russe Novatek contrôle 60% du projet, tandis que d'autres entreprises partenaires proviennent de Chine et du Japon.

Le réchauffement climatique rend ce projet possible

Une seule chose rend ce nouveau projet possible: la glace qui recouvrait jusqu'à présent une grande partie de l'océan Arctique est en train de fondre, et ce très rapidement. Selon l'organisation de protection de la nature WWF, la surface de glace diminue de 13% par décennie en raison du réchauffement terrestre. Les glaciers de l'Arctique fondent eux aussi rapidement. De nouvelles voies maritimes saisonnières ont donc pu voir le jour.

Il est désormais possible d'emprunter le passage du Nord-Est, du moins en été, là où il était quasiment impossible de passer auparavant. Et il existe davantage de possibilités d'extraction de ressources naturelles dans les régions arctiques. Différentes nations, dont la Russie, se disputent désormais le contrôle militaire et commercial de la région.

La Russie domine cette lutte depuis vingt ans et, selon le magazine américain Politico, elle a développé sa flotte de brise-glaces, de navires et de sous-marins à capacité nucléaire. De nouvelles installations pour l'exploitation minière et les forages pétroliers auraient également vu le jour le long des quelque 24 140 kilomètres de côtes arctiques de la Russie. A cela s'ajoute maintenant la tentative toujours plus forte de prendre le contrôle de la nouvelle route maritime.

Une route maritime entre l'Asie et l'Europe

Arctic LNG 2 est l'un des principaux projets de Vladimir Poutine visant à créer une route maritime entre l'Asie et l'Europe. Moscou espère qu'à terme, la route passant par le passage du Nord-Est pourra rivaliser avec le canal de Suez pour le transport du pétrole et du gaz.

À l'avenir, on pourra sans doute naviguer de Shanghai à Hambourg en 15 jours par cette route. Actuellement, les navires reliant Shanghai à Hambourg y mettent 25 jours par le canal de Suez. Grâce à une voie de transport plus rapide, la Russie pourrait proposer le gaz liquéfié en Chine à un prix plus avantageux. (afp/csi)

Traduit de l'allemand par Anne Castella

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