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Le corps d’Alexeï Navalny a été remis à sa mère

Le corps d’Alexeï Navalny a été remis à sa famille

La dépouille d'Alexeï Navalny, que ses proches réclamaient depuis sa mort en prison le 16 février, a été remise à sa mère, a indiqué samedi la porte-parole de l'opposant russe. Elle a ajouté ne pas savoir dans quelles conditions des funérailles seraient autorisées.
24.02.2024, 22:2325.02.2024, 10:19
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Le corps d'Alexe
Illustration d’Alexeï Navalny.Keystone

«Le corps d'Alexeï a été remis à sa mère», a écrit Kira Iarmich sur X, remerciant tous ceux qui ont exhorté le pouvoir russe à le faire depuis plus d'une semaine.

Elle a ajouté ne pas savoir si «les autorités empêcheront (les obsèques) de se dérouler comme la famille le souhaite et comme Alexeï le mérite». Dans la matinée, Ioulia Navalnaïa, qui a juré de poursuivre depuis l'étranger le combat de son mari, accusait le président russe Vladimir Poutine d'empêcher la remise du corps à la famille.

Certains dénoncent un «meurtre»

Kira Iarmich a indiqué que Lioudmila Navalnaïa, la mère de l'opposant, se trouvait à Salekhard, la capitale du district de Iamalo-Nénétsie, la région de l'Arctique où est mort son fils dans l'une des prisons les plus dures de Russie.

Les partisans de l'opposant, et de nombreux dirigeants occidentaux, ont accusé Vladimir Poutine de sa mort, certains évoquant un meurtre, après trois années de détention. Dans un communiqué à l'issue d'un sommet en vidéo-conférence, le G7 a appelé samedi soir la Russie à «clarifier pleinement les circonstances» autour de la mort d'Alexeï Navany.

Les dirigeants du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada) ont rendu hommage «au courage extraordinaire» de l'opposant russe, qui «a sacrifié sa vie en luttant contre la corruption du Kremlin et pour des élections libres et justes».

Depuis plus d'une semaine, Lioudmila Navalnaïa tentait de récupérer la dépouille de son fils. Elle avait accusé les autorités de lui faire du chantage, la menaçant de laisser se décomposer le corps si elle n'acceptait pas des funérailles secrètes ou alors de l'enterrer sur le territoire de la colonie pénitentiaire où il purgeait une peine de 19 ans de prison pour «extrémisme».

Circonstances floues

Si les obsèques devaient être publiques, elles risqueraient de mobiliser ses partisans en nombre, et d'être gênantes pour le régime de Vladimir Poutine, qui se prépare à un nouveau sacre lors d'un scrutin présidentiel prévu du 15 au 17 mars.

Dans les années 2010, avant que la machine répressive ne s'abatte complètement sur lui, Navalny parvenait à mobiliser des foules, en particulier à Moscou, gagnant ainsi son statut d'opposant numéro 1 de Vladimir Poutine. Depuis, il y a eu l'assaut contre l'Ukraine qui a entraîné une répression sans merci ayant décimé l'opposition.

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Les circonstances du décès d'Alexeï Navalny, qui a ému à travers le monde, restent floues. Selon les services pénitentiaires russes, il est mort après un soudain malaise «après une promenade».

L'équipe de l'opposant affirme que le certificat de décès évoque une cause «naturelle», une version officielle qu'elle rejette, appelant les policiers, militaires ou membres des services de sécurité, à leur communiquer toute information sur le «meurtre» de Navalny. En échange, «nous promettons une récompense de 20 000 euros et l'organisation de votre départ du pays, si vous le souhaitez».

Poutine soupçonné

Plusieurs pays occidentaux, révoltés par la mort d'Alexeï Navalny, ont accusé le président russe Vladimir Poutine d'en être responsable.

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau a même semblé samedi accuser le président Poutine d'assassinat. «Poutine prétend être puissant, mais les dirigeants vraiment puissants n'assassinent pas leurs opposants», a-t-il dit à Kiev, lors d'une conférence de presse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à l'occasion du deuxième anniversaire de l'invasion russe.

Le maître du Kremlin n'a pas réagi à la mort de son principal détracteur, qui avait survécu miraculeusement à un empoisonnement en 2020 dont il accusait déjà Poutine, malgré ses dénégations. Les multiples procès qui avaient été intentés à l'opposant avaient été largement dénoncés comme étant politiques et une manière de le punir. (lal/ats)

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