C'est l'une des leçons du conflit en Ukraine: la guerre ne se déroule pas (uniquement) sur le champ de bataille, mais également sur d'autres terrains, comme celui de l'information, de la communication et de la symbolique.
Les initiatives menées en ce sens se multiplient depuis le début du conflit. L'une d'entre elles a pris une ampleur particulière et se propage désormais à travers l'Europe. L'idée? Renommer les rues et les places où se situe les ambassades de Russie avec un nom soutenant l'Ukraine.
De Stockholm (Suède) à Tirana (Albanie), plusieurs villes ont franchi le pas. C'est ce que nous apprend le site Ukraine street, qui répertorie tous les cas. Ainsi, on découvre que 12 villes sont déjà passées à l'acte, et cinq prévoient de le faire. 13 d'entre elles se trouvent en Europe 👇
Comme la carte le montre clairement, la plupart des villes concernées se trouvent dans les pays de l'Est, ce qui est assez logique au vu de la faible distance physique les séparant du front. La Pologne, avec cinq villes sur 17, arrive en tête du classement. Limitrophe de l'Ukraine et de la Russie, elle est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés ukrainiens.
L'idée est simple. Le maire de Vilnius, Lituanie, expliquait dans un post Facebook:
Mais concrètement, ça donne quoi? Voici quelques exemples des tout nouveaux noms que les autorités ont donnés aux rues et places où se situent les représentations russes:
Parfois, la décision de changer de nom a été motivée par une pétition remise aux autorités, comme dans le cas de Poznan, en Pologne. Par ailleurs, si vous souhaitez que votre ville passe à l'acte, le site Ukraine street a déjà tout préparé: il suffit juste de sélectionner le bon endroit et de signer.
Et à ce propos, qu'en est-il de la Suisse? La Russie dispose de deux représentations dans notre pays: l'ambassade et le consulat Général de Russie, situés respectivement à Berne et à Genève.
L'adresse actuelle de la première est Brunnadernstrasse 53, alors que le deuxième se situe à la Rue Schaub 24. Ukraine street propose de les convertir en «Ukraine-Straße» et «Rue d’Ukraine». La réponse de la population est, pour l'heure, tiède: si 213 personnes ont signé pour Berne, seules 30 se sont associées pour Genève... (asi)