Les Etats-Unis ont reconnu mardi avoir échoué à obtenir l'engagement de la Russie en faveur d'une désescalade imminente à la frontière ukrainienne. Toutefois, les chefs de la diplomatie des deux puissances rivales semblent vouloir poursuivre leur dialogue.
Lors d'une nouvelle conversation par téléphone, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et son homologue russe Sergueï Lavrov ont essayé de trouver une issue à cette crise qui menace sérieusement de dégénérer en guerre en Europe.
Pendant ce temps, le président russe Vladimir Poutine recevait le premier ministre hongrois Viktor Orban, son allié pourtant membre de l'Union européenne (UE) et de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan), dans une forme de pied de nez destiné à montrer une certaine division dans le camp occidental.
Antony Blinken a «exhorté la Russie à une désescalade immédiate et au retrait des troupes et de l'équipement à la frontière de l'Ukraine», a déclaré le département d'Etat américain après leur appel téléphonique. Il a aussi «exhorté la Russie à emprunter la voie diplomatique» plutôt que le conflit.
Mais un responsable américain a ensuite reconnu que Sergueï Lavrov n'avait fourni «aucune indication» d'un «changement dans les prochains jours» à la frontière russo-ukrainienne, où les Occidentaux accusent Moscou d'avoir massé plus de 100 000 soldats en vue d'une possible invasion du pays voisin.
«Nous continuons d'entendre les assurances selon lesquelles la Russie n'a pas l'intention d'envahir, mais toutes les actions que nous voyons disent clairement l'inverse», a regretté ce responsable.
La Russie dément toute intention belliqueuse. Washington a rejeté ses demandes dans un courrier la semaine dernière, tout en ouvrant la porte à des négociations sur d'autres sujets. L'échange Lavrov-Blinken était le premier depuis cette lettre américaine.
Les deux hommes n'ont pas acté de rupture, malgré des positions toujours opposées.
Tout en réitérant la menace de sanctions «rapides et sévères» en cas d'offensive russe, le chef de la diplomatie américaine a dit vouloir «poursuivre un échange substantiel avec la Russie sur les inquiétudes de sécurité mutuelles».
«Antony Blinken était d'accord qu'il y a des raisons pour poursuivre le dialogue» sur ce thème de la sécurité de la Russie, a aussi semblé se réjouir Sergueï Lavrov. «On verra comment ça se passe», a-t-il glissé à la télévision russe. (mbr/ats)