La grippe aviaire prend ses quartiers d'hiver en Europe. Le gouvernement français a relevé mardi le niveau de risque «à son maximum», obligeant les éleveurs de plein air à confiner leurs volailles.
A quelques semaines des fêtes de fin d'année, où les tables se garnissent de chapons et foie gras, le ministère de l'Agriculture indique dans un communiqué avoir «pris la décision d'élever à son maximum le niveau de risque épizootique vis-à-vis de l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP)».
L'Europe connaît une «forte dynamique d'infection au virus», souligne le ministère qui a annoncé fin novembre un premier cas dans un élevage de dindes du Morbihan (ouest). Un autre élevage de dindes a été touché dans la Somme, selon la préfecture de ce département du nord.
En général, les premiers cas chez les volailles d'élevage sont dus à des contacts directs ou indirects (excréments) avec des oiseaux sauvages, puis le virus s'étend d'exploitation en exploitation via les mouvements d'animaux, de personnes et de matériels.
Vendredi, les autorités belges ont annoncé un foyer de grippe aviaire dans un élevage du nord-ouest de la Belgique, près de la frontière française.
Vingt-sept pays européens, dont la Hongrie, le Royaume-Uni, la Bulgarie, le Danemark et l'Italie comptent les plus nombreux cas en élevages.
Quand un foyer est repéré, les animaux survivants sont euthanasiés. En France, plus de 30 millions de volailles ont été ainsi éliminées depuis l'été 2021. Le pays a été touché par la grippe aviaire de 2015 à 2017, puis quasiment en continu depuis la fin 2020.
Dans l'espoir de maîtriser enfin le virus, Paris a rendu obligatoire cet automne la vaccination contre la grippe aviaire dans les élevages de plus de 250 canards, hors reproducteurs.
Les canards sont ciblés, car ils excrètent le virus dans l'environnement plusieurs jours avant de présenter des symptômes. Les tests ont montré que les palmipèdes vaccinés transmettaient très peu le virus.
«Aucune inquiétude» cependant concernant Noël, explique le gouvernement français:
Ce ne sera toutefois pas l'abondance. La production a «repris des couleurs» par rapport à l'année 2022 «absolument horrible» - les canards avaient été décimés par le virus ou les abattages préventifs - mais l'offre reste en repli de 33% par rapport à 2020.
La profession a prévenu qu'après une augmentation des prix de plus de 15% en 2022, le foie gras coûterait cette année encore «environ 5%» plus cher dans les supermarchés. (ats/jch)