L'Américain Barry Sharpless, couronné mercredi du Nobel de chimie, est la cinquième personne à avoir remporté deux prix Nobel. Mais quatre autres scientifiques ont également eu l'honneur de recevoir ce prix à deux reprises. Petit tour d'horizon.
La Franco-Polonaise Marie Curie, première femme au monde nobélisée, a été récompensée deux fois. En 1903, par le prix de physique, conjointement avec son époux Pierre Curie et Henri Becquerel, puis par le prix de chimie en 1911.
Le premier prix récompensait la découverte de la radioactivité, du polonium et du radium et le second la poursuite de ses recherches sur la radioactivité. Marie Curie est encore à ce jour la seule femme double lauréate.
L'Américain Linus Pauling reçoit le Nobel de Chimie en 1954 pour avoir établi les grands principes de l'architecture des protéines. Militant pacifiste avec son épouse pendant la guerre froide, Pauling s'oppose aux essais nucléaires. C'est à lui que l'on doit la découverte du lien entre les cancers et l'exposition aux radiations.
Sa campagne contre les essais nucléaires contribua à ce qu'ils deviennent souterrains. Elle lui vaut le prix Nobel de la paix en 1962.
John Bardeen, originaire des Etats-Unis, reçoit son premier prix Nobel de physique en 1956, conjointement avec deux de ses collègues, Walter Brattain et William Shokley, pour l'invention du transistor, un composant électronique qui est utilisé dans la plupart des circuits électroniques aussi bien en basse qu'en haute tension.
La première application du transistor? L'amplification du son dans les casques des standardistes. Puis, en 1952, le transistor permet pour la première fois à des usagers de composer eux-mêmes leurs appels à longue distance, sans passer par une opératrice.
Il obtient son second prix Nobel, toujours en physique, en 1972 pour sa participation à la mise au point de la théorie de supraconductivité à température basse.
Le Britannique Frederick Sanger reçoit le Nobel de chimie en 1958 pour son travail sur la structure des protéines, en particulier l'insuline, l'hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. C'est l'invention d'une nouvelle méthode de séquençage qui lui vaut un second Nobel en 1980 (qu'il partage cette fois avec Paul Berg et Walter Gilbert).
La «méthode Sanger», adoptée dans le monde entier, permettra le séquençage du premier génome humain débuté en 1992 et achevé en 2001.
Mais deux organismes ont également reçu à plusieurs reprises le prix Nobel de la Paix:
(ats/sia)