Le plus jeune fils du fondateur de Singapour a affirmé avoir obtenu l'asile au Royaume-Uni après s'être dit persécuté, sur fond de conflit familial. Il a affirmé être un «réfugié politique de Singapour».
Lee Hsien Yang, fils du premier chef du gouvernement singapourien Lee Kuan Yew (1959-1990), a écrit mardi sur le réseau social Facebook avoir demandé l'asile en 2022 «en dernier recours» face à des attaques du gouvernement à son encontre.
«Je suis un réfugié politique de Singapour au titre de la Convention de 1951» relative au statut des réfugiés, a indiqué Lee, 67 ans:
Dans la cité-Etat, la famille Lee s'apparente de près à une famille royale. Ses membres sont en conflit à propos d'un bungalow qui a accueilli la formation du Parti d'action populaire (PAP), qui gouverne Singapour depuis 1959.
La dispute a fait couler beaucoup d'encre: alors que Lee Hsien Yang et sa soeur Lee Wei Ling soutiennent l'opposition et souhaitent détruire la maison, le grand frère, l'ancien premier ministre Lee Hsien Loong veut préserver la propriété.
Après le décès le 9 octobre de Lee Wei Ling, qui vivait dans la propriété contestée, Lee Hsien Yang a déclaré qu'il ne se sentait pas en sécurité de retourner à Singapour pour les funérailles, précisant qu'il y avait un «risque» que son frère utilise «les institutions de Singapour» contre lui.
«Les attaques du gouvernement singapourien contre moi sont d'ordre public. Ils ont poursuivi mon fils, engagé des procédures disciplinaires contre ma femme, et lancé une fausse enquête de police qui dure depuis des années», a-t-il écrit sur Facebook. «Je reste un citoyen de Singapour et j'espère qu'un jour, je pourrai retourner chez moi en sécurité» a-t-il ajouté.
Le gouvernement singapourien a rétorqué que les allégations de persécution de Lee Hsien Yang sont sans fondement et que lui et sa femme sont libres de revenir à Singapour.
Le conflit au sein de la famille Lee est devenu public en 2017, deux ans après la mort de leur père, qui a déclaré l'indépendance de l'ancienne colonie britannique en 1963, après une union brève mais infructueuse avec la Malaisie, et à qui l'on attribue la transformation de la cité-Etat en un riche centre financier. Lee Hsien Loong, qui a été premier ministre pendant deux décennies avant de démissionner en mai, reste le secrétaire général du PAP, le parti au pouvoir. (jah/ats)
