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Eric Zemmour à Genève: une pétition contre sa venue

FILE - In this Oct.19, 2021 file photo, Eric Zemmour listens during a meeting to promote his latest book "La France n'a pas dit son dernier mot" (France has not yet said its last word)  ...
Image: AP
Présidentielle 2022

Mobilisation contre la venue d'Eric Zemmour à Genève

Eric Zemmour, quasi-candidat à la présidentielle française, est annoncé à Genève le 24 novembre pour une conférence qui crée des remous. L'avocat Marc Bonnant devrait débattre avec le polémiste d'extrême droite.
08.11.2021, 12:2109.11.2021, 09:43
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La venue annoncée d'Eric Zemmour le 24 novembre à Genève crée des remous. Une pétition lancée sur le site change.org appelle à la mobilisation contre une conférence que devrait y tenir ce jour-là le quasi-candidat à l'élection présidentielle française.

Selon des informations recueillies par watson, l'idéologue de la droite identitaire a été invité à Genève par le cercle Convergences, qui réunit des Français de la cité de Calvin. Colette Cellerin, présidente de Convergences, confirme cette nouvelle, sans davantage la commenter pour l'instant.

Joint par nos soins, l'avocat genevois Marc Bonnant indique qu'il débattra avec Eric Zemmour à cette occasion. Il dit ne pas craindre les opposants à ce qui ressemble fort à une opération politique en territoire genevois.

Lieu(x) inconnu(s)

Eric Zemmour devrait être présent à Genève les 24 et 25 novembre. La conférence du 24 pourrait consister en une présentation de son livre «La France n'a pas dit son dernier mot» (édition Rubempré). Le débat, dans lequel Me Marc Bonnant serait appelé à donner la réplique à son hôte français, se tiendrait le lendemain. Le ou les lieux des interventions genevoises de l'éditorialiste identitaire sont en l'état inconnus du grand public.

«Pour l'heure, nous ne communiquons qu'avec les personnes parties prenantes à la venue d'Eric Zemmour à Genève», précise Colette Celleron.

Ce détour par la Suisse de celui qui sent le souffre en France en irrite plus d'un. Entrepreneur genevois de 33 ans dans le domaine écologique, le Genevois Karim Bakhti est à l'origine d'une pétition récemment postée sur le site change.org.

Non au deux poids, deux mesures

Le texte de la pétition appelle la mairie de Genève à s'opposer à la venue du polémiste, «condamné à de multiples reprises pour provocation à la haine pour des propos racistes et islamophobes». Son auteur prie l'exécutif de la ville d'«agir selon les mêmes règles qui ont été appliquées pour la venue d'autres personnalités jugées polémiques, tels Kemi Séba (réd: suprémaciste noir) ou encore Dieudonné M'Bala M'Bala, qui ont tous deux été interdits de salle par le passé». Non au deux poids, deux mesures, comprend-on des intentions du pétitionnaire.

La pétition a été relayée sur Twitter par l'élu socialiste au Grand Conseil genevois Emmanuel Deonna:

Emmanuel Deonna a adressé une question urgente au Conseil d'Etat, assortie d'un préambule dont voici un extrait:

«Compte tenu des leçons à tirer de l'histoire récente – en particulier les souvenirs du fascisme et du nazisme ayant ravagé l'Europe –, il est de notre devoir de nous opposer à la banalisation et à la normalisation d'idées qui mettent très concrètement en péril la démocratie et le vivre-ensemble.»
Emmanuel Deonna

«Dès lors, demande le député cantonal, quelles mesures Genève entend-il prendre pour empêcher M. Zemmour de sévir sur son territoire?»

Se définissant comme «juif laÏque», Emmanuel Deonna s'attelle à mobiliser des membres de la communauté juive de Genève contre l'arrivée dans la ville de celui qui pourrait annoncer sa candidature à la présidentielle française dans les prochains jours – la chose pourrait être faite mardi 9 novembre, jour anniversaire de la mort du général de Gaulle, entend-on à ce propos.

Pas de «censure a priori»

Outre Jura, où les juifs sont divisés sur le cas Zemmour, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a qualifié Eric Zemmour, lui-même de confession juive, d'«antisémite», notamment pour ses propos jugés par beaucoup révisionnistes sur le rôle de Pétain à l'égard des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Contactée par watson, la CICAD (Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation), basée à Genève, prend position par la voix de son secrétaire général Johanne Gurfinkiel:

«La CICAD s’attache à dénoncer (publiquement, judiciairement, politiquement) les propos et attitudes à caractère antisémite, négationniste qui se manifesteraient en Suisse romande, et ce, quel qu’en soit le ou les auteurs. Dès lors, certaines manifestations ou possibles déclarations font l’objet d’une vigilance toute particulière. Nous ne sommes jamais dans une démarche d’appel à la censure a priori, comme ce fut le cas dans toutes les affaires ayant fait l’objet d’une intervention de la CICAD. Nous intervenons sur la base de faits avérés et constatés qui se produisent sur le sol suisse.»

Interpellés sur la venue en leurs terres d'un homme crédité dans les sondages de la deuxième place à la présidentielle française, la ville et le canton de Genève devraient rendre leur réponse dans les prochains jours.

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