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Frédéric Beigbeder serait-il en promo pour son nouveau bouquin? Oui. En profite-t-il pour balancer deux ou trois missiles contre les jeunes, les belles personnes et les réseaux sociaux? Tout à fait. Florilège.
13.01.2022, 11:2813.01.2022, 12:24
marc marronnier
Certes, l'ex-publicitaire des nuits parisiennes vit un peu moins vite et fort depuis qu'il sirote paisiblement sa cinquième décennie d'existence sur la côte basque. Mais l'auteur du célèbre 99 Francs n'a rien perdu de sa fougue lorsqu'il doit, veut ou peut étriller un bouquin, un confrère, les jeunes, les réseaux sociaux ou les humoristes (entre autres).
En promotion pour son dernier effort littéraire «Un barrage contre l'Atlantique» (Grasset), il a profité de la lumière médiatique pour lécher l'époque de sa célèbre mauvaise langue. Voici quelques saillies récoltées en interview par l’agence AFP:
L'art et la déprime
«Je crois qu'il faudrait arriver à dissocier la beauté en littérature de l'envie de faire du bien. Ce n'est pas la mission de l'art. L'art n'est pas un Xanax»
Namasté?
«Pour moi, ceux qui admirent les livres de développement personnel ou les feel-good books, ça s'appelle des incultes. Qu'ils étudient l'histoire de la littérature et ensuite on discutera»
Et hop, l'Union soviétique!
«Attention à cette idée que tous les livres doivent aller dans le sens de la bonté. C'est le début de l'Union soviétique, ça. Les Russes ont décidé qu'il fallait interdire tous les livres où il y avait une phrase pessimiste. C'est arrivé! Vous écriviez une phrase pessimiste et vous partiez en camp de rééducation.»
Les jeunes et la lecture
«Beaucoup de jeunes disent qu'ils n'ont pas le courage de lire ''A la recherche du temps perdu'' de Proust. Et je comprends, c'est intimidant, des milliers de pages écrites tout petit. Mais, en même temps, ils lisent des milliers de SMS, de textos, de tweets... Donc ce n'est pas la lecture qui les gêne. C'est simplement l'espacement entre les phrases.»
Le chroniqueur du Figaro (et à l'émission «Le masque et la plume» sur France Inter) en a aussi profité pour glisser que les livres portés aux nues sur le réseau social TikTok c'est quand même bof, bof: «Je pense pas que c'est avec les bons sentiments qu'on fait de la bonne littérature».
«Avec les conseils littéraires sur TikTok, les jeunes se mettent le doigt dans l'œil»
Beigbeder rappelle enfin qu'à 18 ans, il aimait Bukowski:
«Parce que c'est simple, c'est marrant, ça parle de biture, d'amour, de vomi. Il y a un côté un peu puéril. Je pense qu'il faut accepter d'aller à la littérature pour de mauvaises raisons au départ»
Ah, et vous vous souvenez de Léna Situations?
On rappelle enfin que l'écrivain avait déjà fait s'étrangler une bonne partie de la jeunesse biberonnée à TikTok lorsqu'il a osé critiquer le bouquin de l'influenceuse Léna Situations. Voici quelques passages (gratinés) de la chronique parue dans Le Figaro en novembre 2020:
«Le livre qui se vend le mieux en France est tellement sucré qu’il rend les doigts poisseux; nous en déconseillons sa lecture aux diabétiques»
«Entre L’Être et le Néant, Léna Situations privilégie plutôt la seconde option»
«Léna Situations est sûrement une personne solaire, gentiment narcissique, une victime parmi tant d'autres de Marc Zuckerberg»
«Le message de Léna Situations est facile à comprendre: mieux vaut être un imbécile heureux que faire la gueule comme Michel Houellebecq»
Allez, pour équilibrer un peu, voici la chronique malaisante qui l'a fait quitter France Inter un peu... précipitamment
World of watson: Dry January
Video: watson
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