Le prix Nobel de la paix russe Dmitri Mouratov a déclaré avoir subi des blessures aux yeux lors d'un attentat à la peinture rouge. Les médecins de la ville de Samara, sur la Volga, auraient diagnostiqué une brûlure chimique des yeux et de la conjonctive.
«La cornée est intacte», a finalement fait savoir vendredi le rédacteur en chef du journal Novaïa Gazeta, très critique envers le Kremlin. Il a publié une photo de lui dans son lit d'hôpital. Les médias russes ont rapporté que le journaliste de 60 ans avait été attaqué, jeudi soir, par deux hommes dans un train reliant Moscou à Samara.
UPD: Дмитрий Муратов после нападения неизвестных прошел обследование врачей в Самаре. Диагностированы ожог глаз и конъюнктивы, роговица цела, сообщает «Новая газета» pic.twitter.com/XDvrdQ4bYP
— Novaya Gazeta. Europe (@novayagazeta_eu) April 8, 2022
Un homme de 37 ans a été arrêté et le deuxième suspect est recherché, a annoncé l'agence Interfax en citant des enquêteurs. Les médias ont rapporté que les deux hommes étaient d'anciens soldats qui n'étaient pas d'accord avec les critiques de Mouratov sur la guerre de la Russie contre l'Ukraine.
Selon le ministère russe de l'Intérieur, les deux agresseurs présumés qui portaient des masques médicaux se seraient glissés dans le train à la gare de Kazan, à Moscou, avant le départ sous un prétexte quelconque, puis auraient aspergé Mouratov de peinture à l'huile rouge dans son compartiment.
Une photo montrant le visage, le torse et les bras de Dmitri Mouratov recouverts de peinture rouge a été diffusée. «Les yeux brûlent terriblement», a-t-il déclaré sur Twitter. Il a également montré son compartiment de wagon-lit aspergé de peinture.
L'attaque a été revendiquée par un groupe militariste et nationaliste qui a publié une courte vidéo de l'agression sur son canal Telegram Association Z des parachutistes. Les auteurs ont qualifié l'attaque d'acte de vengeance pour les soldats russes tombés en Ukraine. Le message et la vidéo ont ensuite été supprimés. Selon la victime, l'un des assaillants aurait crié:
Les journalistes critiques envers le gouvernement sont régulièrement la cible d'attaques en Russie. Mouratov avait toujours souligné qu'il ne se laisserait pas intimider. Il avait récemment suspendu temporairement la parution de son journal en raison de la pression exercée par les autorités russes. Dmitri Mouratov avait publiquement critiqué la guerre menée par le chef du Kremlin Vladimir Poutine contre l'Ukraine. (aeg/jah/ats)