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Ukraine: ce qui pourrait mal tourner à Zaporijia

Ukraine: ce qui pourrait mal tourner à Zaporijia
La centrale nucléaire de Zaporijiaimage: keystone

Centrale nucléaire de Zaporijia: voici ce qui pourrait mal tourner

La Russie affirme que l'Ukraine bombarde la plus grande centrale nucléaire d'Europe, l'Ukraine affirme que la Russie utilise la centrale de Zaporijia comme bouclier. Seule l'autorité internationale de surveillance nucléaire peut faire la lumière sur cette affaire et elle est en route. Le problème expliqué en bref.
29.08.2022, 11:3629.08.2022, 16:39
Daniel Fuchs / ch media
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La centrale nucléaire de Zaporizhia peut-elle s'auto-alimenter en énergie ou non? C'est l'une des questions clés dans la lutte pour la vérité autour de la plus grande centrale nucléaire d'Europe.

Jeudi, une alerte s'y est produite, et selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la centrale nucléaire était même menacée d'une super-explosion. D'après l'Ukraine, la centrale a été complètement coupée du réseau électrique ukrainien régulier après un bombardement russe et n'a été alimentée en électricité que par une ligne de secours. Les deux réacteurs qui fonctionnaient jusqu'à la fin ont été arrêtés d'urgence. Dans un message vidéo diffusé jeudi, Zelensky a lancé une mise en garde pressante:

«Chaque minute que les militaires russes restent dans la centrale nucléaire signifie le risque d'une catastrophe globale due aux radiations»

Entre-temps, Kiev a indiqué que la centrale était certes reconnectée au réseau électrique ukrainien. Mais les deux blocs restent hors service.

Les officiels russes sur place ont certes également fait état de l'arrêt temporaire des deux réacteurs, mais ont déclaré qu'un des deux avait déjà été remis en marche. Les informations des deux parties n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.

Pourquoi les centrales nucléaires sont dépendantes de l'électricité?

Le fait que les centrales nucléaires situées au plein cœur d'une zone de guerre soient des sujets particulièrement brûlants n'a pas seulement été démontré depuis les combats pour Zaporijia, mais aussi dans la vulnérabilité générale de ces centrales en cas de crise.

Mais quel est le véritable problème? L'expert nucléaire allemand Wolfgang Raskob l'a bien expliqué dans une interview accordée à Spiegel. Le résumé en trois points:

  1. Il n'est pas possible d'arrêter une centrale nucléaire comme ça. En effet, sans refroidissement pendant des mois, le cœur du réacteur risque de fondre et la radioactivité de s'échapper.
  2. L'entraînement de ces systèmes de refroidissement nécessite lui-même de l'électricité. A Zaporijia, l'arrêt d'urgence a entraîné, jeudi, une panne de courant totale dans la région. Cela signifie que des groupes électrogènes de secours sont nécessaires pour continuer à faire fonctionner le système de refroidissement. Et ces groupes électrogènes de secours doivent être suffisamment puissants et alimentés en carburant.
  3. Que se passe-t-il si le carburant vient à manquer – ce qui n'est pas rare en temps de guerre – et que la centrale nucléaire est «déconnectée» du réseau électrique, comme dans le cas de Zaporijia? Selon l'expert, les centrales nucléaires occidentales peuvent dans de tels cas passer en mode dit «autonome». Ce qui signifie qu'un des réacteurs continue à fonctionner et peut alimenter le refroidissement des réacteurs chauds. Il n'est pas certain que la centrale nucléaire de Zaporijia puisse passer à un tel fonctionnement en îlot.

Une inspection de l'AIEA est imminente à Zaporijia

Vendredi, la centrale nucléaire de Zaporijia a de nouveau été bombardée par l'artillerie ukrainienne, selon Moscou. De son côté, Kiev accuse les troupes russes d'utiliser la centrale nucléaire comme bouclier, pour des attaques et même de mener des attaques «sous fausse bannière» (des actions menées avec utilisation des marques de reconnaissance de l'ennemi). De son côté, Moscou refuse de remettre la centrale nucléaire à Kiev. Selon le Kremlin, l'Ukraine ne peut pas garantir la sécurité dans la centrale nucléaire.

Le fait que l'Ukraine et la Russie se soient engagées à donner le feu vert à un contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) donne désormais de l'espoir. Des inspecteurs de l'AIEA se seraient, de toute façons, rendus à Zaporijia début septembre pour un contrôle des installations. Le départ d'une équipe a été annoncé par le directeur général de l'AIEA, lundi matin.

Les experts sont donc en route et être en route vers la centrale et une telle visite est essentielle. Car il faut désormais des informations indépendantes sur ce qui se passe exactement à Zaporijia et sur les systèmes de sécurité de la plus grande centrale nucléaire d'Europe. (bzbasel.ch)

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