International
Ursula Von der Leyen

Von der Leyen dévoile sa nouvelle équipe, dans la douleur

Von der Leyen dévoile sa nouvelle équipe, dans la douleur

Après des semaines de tractations souvent poussives, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dévoilé mardi sa nouvelle équipe de commissaires. Celle-ci est centrée sur la compétitivité de l'Europe.
17.09.2024, 13:37
Plus de «International»

Sujet inflammable, l'Italien Raffaele Fitto, membre du gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni, a obtenu un titre de vice-président au sein du nouvel exécutif européen.

L'Italie «retrouve son rôle central» dans l'Union, a immédiatement réagi la dirigeante italienne, évoquant cette nomination contre laquelle la gauche et le centre au Parlement européen avaient multiplié les mises en gard

Dans les semaines qui viennent, les commissaires putatifs devront encore passer le cap toujours délicat des auditions au Parlement et d'un vote des eurodéputés pour être officiellement nommés.

A Strasbourg, en marge de la session plénière du Parlement, von der Leyen a présenté sa distribution de commissaires – un par Etat membre.

40% de femmes: «encore du travail»

Le futur exécutif européen compte à ce stade 11 femmes pour 16 hommes, soit 40%, un chiffre en deçà de la parité promise. La présidente de la Commission a souligné un rééquilibrage dans la dernière ligne droite, mais il «reste encore du travail à accomplir», a convenu la dirigeante allemande, après plusieurs semaines de polémique sur le sujet.

Pour tenter de répondre aux critiques, quatre des six vice-présidences de la Commission sont attribuées à des femmes, notamment à la socialiste espagnole Teresa Ribera. Cette spécialiste du climat, ministre de Pedro Sanchez, hérite d'un large portefeuille dédié à la Transition écologique. Elle pourrait jouer un des premiers rôles dans la nouvelle équipe bruxelloise.

Le Lituanien Andrius Kubilius a été quant à lui nommé commissaire à la Défense et à l'Espace, nouveau poste créé par Ursula von der Leyen, pour faire face à la menace russe et la guerre en Ukraine.

En coulisses, les négociations pour les postes ont été douloureuses, jusqu'à la dernière minute. Lundi, c'est l'influent commissaire sortant français Thierry Breton qui a démissionné avec fracas, victime de ses relations exécrables avec von der Leyen. Pour le remplacer, Emmanuel Macron a proposé un proche, Stéphane Séjourné, discret ministre démissionnaire des Affaires étrangères. Il obtient une vice-présidence exécutive et un important portefeuille dédié à la prospérité et la stratégie industrielle.

Economie «compétitive, circulaire et décarbonée»

L'Union européenne entend afficher ses priorités dans une période cruciale sur le plan géopolitique, avec la guerre en Ukraine, la campagne présidentielle américaine et la concurrence économique de la Chine.

Ursula von der Leyen a insisté sur l'économie «compétivitive, circulaire et décarbonée», dans le sillage du récent rapport de Mario Draghi sur les difficultés économiques de l'Union. Elle a mentionné trois piliers pour les cinq ans à venir la «prospérité, la sécurité et la démocratie»,

Trois mois après des élections européennes marquées par la poussée de l'extrême droite, la gauche et les ONG redoutent que la réorientation de la Commission vers les enjeux économiques se fasse au détriment des ambitions climatiques du précédent mandat.

«Nous devons continuer à relever ce défi de la lutte contre le réchauffement climatique», mais «toujours dans le contexte de la compétitivité», a répondu von der Leyen.

«Ce n'est pas que l'ambition diminue, c'est une phase de mise en œuvre», assure aussi une source au sein de la commission. Mais avec moins d'élus verts et une extrême droite plus nombreuse, le «Parlement est très différent de celui de 2019», il faudra voir «quelle influence ça va avoir sur le sujet».

Auditions devant les eurodéputés

Après cette présentation de l'équipe d'Ursula von der Leyen, les commissaires putatifs devront passer des auditions devant les eurodéputés et se soumettre à un vote d'approbation, un bras de fer institutionnel avec le Parlement qui veut souvent marquer son territoire en retoquant certains candidats.

«C'est comme si tu passais un examen», pour se préparer, le commissaire doit réviser le «briefing book», une «bible» sur l'action de la commission précédente et quels sont les objectifs, raconte une proche d'un sortant.

Plusieurs députés aimeraient faire tomber le candidat hongrois, accusé d'être peu à l'écoute du Parlement européen et trop proche des positions du Premier ministre nationaliste Viktor Orban.

Dans le cadre de la présidence hongroise de l'UE, Orban devait s'exprimer à Strasbourg mercredi, mais a annulé sa venue en raison de la tempête Boris touchant l'Europe centrale.

Si elle a exprimé le souhait que la nouvelle commission puisse être opérationnelle «dès que possible», Ursula von der Leyen est restée évasive sur le calendrier. L'organisation des auditions au Parlement et leurs rebondissements augurent d'une possible mise en place de la nouvelle équipe début décembre. (sda/ats/afp)

Les Jeux olympiques de Paris 2024 en images

1 / 10
Les Jeux olympiques de Paris 2024 en images
Une fumée ressemblant au drapeau de l'équipe de France est montrée au-dessus du pont d'Austerlitz lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques Paris 2024, le 26 juillet 2024 à Paris, en France. (Photo par Lars Baron/Getty Images)
source: getty images europe / lintao zhang
partager sur Facebookpartager sur X
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Pourquoi la Suisse ne devrait pas se moquer du chaos chez ses voisins
Le chaos politique menace l'Allemagne, la France et l'Autriche. C'est l'Italie, autrefois notoirement instable, qui fait office de rocher dans la tempête.

Le continent européen, modèle de démocratie, dégage actuellement une impression d'instabilité. Certes, la nouvelle Commission européenne a pu entrer en fonction comme prévu le 1er décembre. Cependant l'Allemagne et la France, qui ont longtemps été le «moteur» de l'unification européenne, sont politiquement fragilisées.

L’article