Après avoir survécu à trois mois de siège, souvent terrés dans leurs caves, en étant privés d’électricité, de chauffage et de nourriture et d’eau, les habitants de Marioupol ont eu la surprise de trouver dans leurs rues des véhicules équipés d'écran géant diffusant en boucle des discours de la télévision d'Etat russe.
Comble du cynisme, l’un de ces écrans trône près du théâtre d’art dramatique de Marioupol qui avait été bombardé le 16 mars dernier. Sous les décombres gisent toujours les dépouilles de près de 300 civils, selon la municipalité.
Les images partagées par l’agence de presse TASS ont montré ces camionnettes, surnommées «complexes d’information mobiles» diffusant des segments d’actualités télévisées d’État et des émissions de débats politiques où les experts parlent en termes élogieux de l’invasion. Le ministère russe des Situations d’urgence a d'ailleurs salué ces complexes mobiles «qui informent les habitants coupés de tout durant trois mois, faute d’électricité».
Des écrans identiques ont été déployés à Kherson et Zaporijjia, où les habitants de ces territoires occupés peuvent désormais acquérir la citoyenneté russe en accéléré. Les fonctionnaires de Kherson sont payés en roubles, monnaie désormais officielle. Même les panneaux routiers et les indicateurs téléphoniques ont été russifiés.
Selon le Guardian, ces camionnettes mobiles ont été déployées dans des endroits où les habitants de Marioupol reçoivent de l’aide humanitaire, des documents russes et à des points de la ville où l’eau potable est disponible.