Publié jeudi matin, le rapport a suscité un véritable tollé. Dans ses pages, l'ONG Amnesty international dresse un sombre bilan de ses quatre mois d'enquête sur le terrain en Ukraine: selon elle, les belligérants n'ont pas hésité à mettre en danger la vie des civils. Comment? En établissant des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux, et en lançant des attaques depuis des zones peuplées. Tactique qui viole, selon elle, le droit humanitaire international.
Si Amnesty a tenu à insister sur le fait que les tactiques ukrainiennes ne «justifient en aucun cas les attaques russes aveugles» qui ont frappé les populations civiles, ce rapport a déclenché le courroux de Volodymyr Zelensky.
Dans son allocution de jeudi soir, le président ukrainien a longuement critiqué l'ONG, l'accusant de «tenter d'amnistier l'Etat terroriste» de Russie. Selon lui, Amnesty «transfère la responsabilité de l'agresseur à la victime».
«Quiconque amnistie la Russie et crée artificiellement une justification de ces attaques terroristes (...) aide les terroristes», a lancé le chef d'Etat.
Plus tôt dans la journée, Dmytro Kouleba, chef de la diplomatie ukrainienne, s'est dit «indigné» par ces accusations «injustes». Il a accusé Amnesty international de «créer un faux équilibre entre l'oppresseur et la victime, entre le pays qui détruit des centaines et des milliers de civils, de villes, de territoires et le pays qui se défend désespérément».
Quant à Mykhaïlo Podoliak, le conseiller de la présidence ukrainienne, il a accusé l'ONG de participer à une «campagne de désinformation et de propagande» au service des arguments du Kremlin.
Quant à la représentante d'Amnesty international en Ukraine, Oksana Pokalchuk, elle a également critiqué le rapport dans un long post Facebook, affirmant qu'elle a été écartée de sa production et que «les arguments de notre équipe (...) n'ont pas été pris en compte». (mbr)