Notre alimentation influence notre humeur - jusque-là, rien de nouveau sous le soleil. Une équipe de chercheurs de la Medical School de Berlin et de l'Université de Magdebourg a voulu vérifier à quel point cela était vrai, au moyen d'une petite expérience.
Les scientifiques ont présenté à 22 jeunes hommes et femmes des échantillons de goût sucré, salé ou neutre. Ils ont ensuite fait participer les volontaires au «jeu du dictateur».
Le but du jeu? Partager 15 euros entre soi-même et une autre personne inconnue. Les joueurs ont alors le choix entre deux options: agir de manière égoïste en se donnant 7,80 euros et en laissant 7,20 euros à l'inconnu, ou partager de manière généreuse en s'attribuant la somme la plus petite.
Résultat: ceux qui avaient auparavant consommé des aliments sucrés choisissaient de préférence la variante généreuse dans le jeu. En revanche, les aliments salés favorisaient plutôt l'égoïsme.
Un scanner cérébral réalisé par résonance magnétique fonctionnelle a montré que le goût sucré activait le cortex cingulaire antérieur - notre centre de contrôle neuronal pour la prise de décision et la résolution de conflits internes.
Pourquoi cette partie du cerveau est-elle activée précisément par le goût du sucré? Les chercheurs supposent que la langue joue un rôle important. En effet, en allemand, mais aussi en anglais et en mandarin, la métaphore du sucré est synonyme de qualités pro-sociales telles que l'amabilité, la douceur et la gentillesse.
Un état de fait qui pourrait expliquer pourquoi les saveurs sucrées augmentent la volonté de coopération d'une personne. N'hésitez pas à le mettre à profit: si vous cherchez de l'aide pour votre prochain déménagement, ou une solution à l'amiable lors d'un conflit difficile, pensez à distribuer des biscuits et du chocolat.
Traduit et adapté par Nicolas Varin