Balenciaga est connue pour repousser les limites du bon goût avec des collections controversées. La provocation est le nerf de la guerre et jusqu'à maintenant, les gens avaient l'air de plutôt aimer ça. Elle est actuellement l'une des marques de luxe les plus convoitées au monde. Mais la dernière campagne publicitaire va trop loin et Balenciaga veut se dédouaner.
Le 16 novembre, les images de la campagne «Gift shop» sont dévoilées. On y voit des enfants, dont des petites filles, qui posent avec des sacs à dos en forme de nounours équipés de harnais en cuir et de colliers dans un style BDSM.
La marque est rapidement accusée de pédopornographie et de sexualisation infantile.
Mais ce n'est pas tout. Des internautes ont aussi relevé que sur une photo issue de la collection printemps-été 2023, un sac en collaboration avec Adidas est posé dans un décor de bureau sur des documents où sont imprimés des extraits d’une décision de la Cour suprême américaine sur la pornographie infantile. La polémique enfle, certains y voient un pied de nez malveillant à la protection de l'enfance.
Quelques heures après cette dernière révélation, les internautes ont appelé au boycott, car pour eux, la griffe glorifie la maltraitance des enfants. De nombreux influenceurs ont posté des vidéos sur les réseaux sociaux dans lesquelles ils brûlent des chaussures et des vêtements Balenciaga.
La marque a beau avoir retiré la campagne «Gift shop» et celle de la collection printemps-été 2023 de la Toile, Internet n'oublie jamais. De nombreux montages inondent les réseaux sociaux, comme celui ci-dessous montrant le délinquant sexuel décédé Jeffrey Epstein et devant, le nom de la marque modifiée en «Baalenciaga». Historiquement, «Baal» signifie démon dans le christianisme.
Après plusieurs jours de silence et des centaines de commentaires de ses followers, l'égérie de la marque et mère de quatre enfants, Kim Kardashian, a fait une déclaration ce dimanche 27 novembre. Elle a affirmé être dégoûtée par la campagne et envisage de mettre fin à sa collaboration.
Mais son long silence a été mal accueilli par les fans: dans les commentaires des posts de Kim Kardashian sur Instagram, nombreux sont ceux qui annoncent qu'ils vont se désabonner, car ils la jugent hypocrite. La rumeur voudrait qu'elle fût au courant de la campagne avant sa sortie. Ironie de l'histoire, ce scandale tombe au même moment que l'épisode des Kardashian sur Disney+ dans lequel Kim défile pour Balenciaga Haute Couture.
Lundi 28 novembre, les responsables de Balenciaga ont pris la parole pour la première fois: «Nous condamnons fermement la maltraitance des enfants: il n’a jamais été dans notre intention de l’inclure dans notre récit». Pour ce second incident, la marque prend «la pleine responsabilité du manque de surveillance et de contrôle», mais les responsables indiquent aussi avoir «porté plainte» pour «l’inclusion de ces documents non validés, résultat d’une négligence irresponsable». En effet, le blâme est rejeté sur les autres, c'est-à-dire la maison de production North six et le décorateur Nicholas Des Jardins. Balenciaga demande 25 millions de dollars de réparation.
Les experts en marketing parlent d'une provocation délibérée de la part de Balenciaga. Il est également prouvé que des représentants de la marque étaient présents sur le shooting. Le New York times pense que les atteintes à l'image de Balenciaga devraient prendre des dimensions importantes. Ce lundi 28 novembre, Business of fashion a annulé un prix qu'elle avait prévu d'attribuer à Demna Gvasalia, directeur artistique de la marque, déclarant qu'elle tenait «la sécurité des enfants en très haute estime».