«Ni violeur, ni prédateur»: mis en examen depuis 2020 pour des soupçons de viols et d'agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould, l'acteur Gérard Depardieu a battu en brêche dimanche les accusations le visant. Il a dénoncé un «lynchage» orchestré par le «tribunal médiatique»
«Je ne peux plus consentir à ce que j'entends, ce que je lis sur moi depuis quelques mois. Je croyais m'en foutre, mais non, en fait non. Tout cela m'atteint. Pire encore, m'éteint», écrit l'acteur de 74 ans dans une lettre ouverte publiée dans la section opinion du journal Le Figaro.
Ce texte fleuve, aux allures de poème, constitue la première prise de parole du monument du cinéma français depuis la publication de nouveaux témoignages à son encontre par Médiapart au printemps.
Sans la nommer, l'acteur césarisé s'en prend à Charlotte Arnould, l'actrice qui a porté plainte contre lui pour deux viols en 2018:
Selon lui, «Une femme est venue chez moi une première fois, le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre. Elle dit aujourd'hui y avoir été violée». «Il n'y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation», assure-t-il.
«Si, pensant vivre intensément le présent, j'ai blessé, choqué qui que ce soit, je n'ai jamais pensé à faire de mal et je vous prie de m'excuser de m'être comporté comme un enfant qui veut amuser la galerie», écrit-il encore, et de marteler qu'il n'est «ni un violeur ni un prédateur».
«Au tribunal médiatique, au lynchage qui m'a été réservé, je n'ai que ma parole à opposer», conclut-il.
En avril, Médiapart révélait les témoignages de 13 femmes accusant l'acteur de violences sexuelles. Le parquet de Paris avait indiqué à l'époque de ces révélations n'avoir «été destinataire à ce jour d'aucune nouvelle plainte».
Le tribunal avait également précisé que l'instruction ouverte en juillet 2020 à la suite de la plainte de cette comédienne se poursuivait. (ats/jch)