L'armée suisse doit faire des efforts pour mieux lutter contre la discrimination et la violence sexualisée. Elle a annoncé jeudi des mesures. Pas moins de 81% des personnes interrogées dans le cadre d'une étude disent avoir subi des remarques et des blagues sexistes.
Les résultats d'une étude sur la discrimination et la violence sexualisée fondées sur le genre et/ou l'orientation sexuelle dans l'armée suisse concluent que ces discriminations et violences sont répandues dans l'armée.
Les minorités que sont les femmes, les personnes non hétérosexuelles et les personnes transgenres sont particulièrement visées. Il ne s'agit pas de cas particuliers, note le rapport: la discrimination et la violence sexualisée sont étroitement liées avec la culture d'entreprise de l'armée.
Face à ces résultats, l'armée annonce des mesures complémentaires à sa stratégie diversité, afin de renforcer la protection des militaires et d'accélérer le changement de culture au sein de l'armée. Les mesures sont réparties en six champs d'action.
Les trois premiers touchent à la prévention. Le quatrième champ d'action vise à renforcer les droits des victimes et à protéger les témoins. Le cinquième doit permettre d'améliorer la procédure, notamment en l'accélérant et en la rendant plus accessible.
Dans le dernier champ d'action, l'armée doit collaborer plus intensément avec d'autres organismes. Le réseau déjà existant doit s'élargir afin de bénéficier à tout le monde, a commenté Hans-Peter Walser, chef du commandement de l'instruction. Et de préciser que le changement prendra du temps. Il a plaidé pour qu'il y ait plus de femmes et de diversité dans les équipes, ce qui aiderait au changement de culture.
Une évaluation intermédiaire des mesures supplémentaires est prévue au second semestre 2026. En 2027, l'armée mènera une nouvelle enquête sur la discrimination et la violence sexualisée. L'étude s'inscrit dans le cadre de la Stratégie Egalité 2030 de la Confédération. (jah/ats)