L'ONG britannique Earthsight accuse dans un rapport H&M et Zara d'être «liés» à des activités de déforestation illégale à grande échelle au Brésil, d'accaparement de terres, de corruption et de violence dans des plantations de coton détenues par leurs sous-traitants.
A partir d'images satellite, de décisions de justice, de registres d'expédition de produits et d'enquête sous couverture, Earthsight a compilé et analysé des données publiées jeudi dans un rapport: «Crimes de mode: les géants européens de la mode liés au coton sale du Brésil».
L'ONG dit avoir retracé le parcours de 816 000 tonnes de coton provenant de deux des plus grandes entreprises agroindustrielles du Brésil - SLC Agrícola et le groupe Horita - dans l'ouest de l'Etat de Bahia.
Elles exercent leurs activités dans une partie de la région du Cerrado, savane réputée pour la richesse de sa faune et de sa flore.
Tout ce coton était certifié comme «durable» par l'organisation à but non lucratif Better Cotton (BC), selon Earthsight.
«Pour s'assurer que le coton provient d'une source éthique, les deux entreprises s'appuient sur le coton fourni par des agriculteurs certifiés par Better Cotton, le système de certification du coton durable le plus connu au monde» mais qui a «de profondes lacunes», regrette Earthsight.
«Les conclusions du rapport d'Earthsight sont très préoccupantes et nous les prenons très au sérieux», a indiqué H&M à l'AFP.
Mi-mars, les Etats membres du Conseil européen ont validé une législation créant un «devoir de vigilance» imposant aux entreprises de l'UE des obligations pour protéger l'environnement et les droits humains dans leurs chaînes de production à l'échelle mondiale. (ats/jch)