Permettre à une personne paralysée de parler, tel est le défi qu'a relevé une équipe de recherche américaine. Selon les informations dévoilées par la RTS, l'Université de Californie à San Francisco (UCSF) a mis au point une neuroprothèse, qui permet de traduire les ondes cérébrales en véritables phrases.
L'interface permet d'analyser les informations produites par la zone du cortex responsable de la production de la parole, pour en décoder les 26 lettres de l'alphabet radio international.
Le dispositif est révolutionnaire: c'est la première fois que l'activité cérébrale d'une personne paralysée permet de formuler des mots complets.
La personne ayant testé l'innovation a été victime d'une attaque cérébrale à l'âge de 20 ans, qui a provoqué un lourd trouble du langage: l'anarthrie. Le reste de ses fonctions cognitives sont en revanche restées intactes.
Pour l'expérience, il a abandonné le stylet, accroché à sa casquette, qui lui permettait de pointer les lettres sur un écran et former des phrases. Il a accepté de se faire implanter un électrode à haute intensité dans la zone du cerveau responsable de la parole. C'est à cet endroit que la prothèse puise les impulsions électriques produites quand il tente de parler.
La neuroprothèse repose sur un système de modélisation du langage en temps réel. Pas moins de 1150 mots peuvent être décodés, lesquels couvrent 85% du vocabulaire courant en anglais.
A new study from @ChangLabUcsf published in @NatureComms shows a brain-computer interface allowing a person who has lost the ability to speak or type to spell out full sentences by silently attempting to communicate. See more about the revolutionary speech-language technology.👇 https://t.co/QHYIWSotaE
— UC San Francisco (@UCSF) November 9, 2022
Les ondes électriques captées sont traduites à travers l'alphabet radio international (celui utilisé par l'Otan). Dans ce système, chaque lettre de l'alphabet est représentée par un mot entier. Ainsi, l'utilisateur de la neuroprothèse devra prononcer silencieusement les mots associés aux lettres.
Pour l'heure, selon les informations de la RTS, l'interface a pu décoder environ« 29 lettres par minute, avec un taux d'erreur de 6%. Soit environ sept mots par minute».
Mais les scientifiques ne comptent pas en rester là; ils comptent bien améliorer la vitesse de traduction, et élargir le panel des mots reconnus par l'interface.
(jod)
