«Comme bien des femmes, j'ai vécu mes fausses couches dans la solitude et la honte»: c'est ce que nous confiait en 2022 Cléa Favre, auteure et journaliste suisse, en parlant de ses grossesses arrêtées en 2019.
Une épreuve compliquée qu'elle a mise par écrit, pour faire la paix avec elle-même et «mettre fin aux fausses croyances» sur le sujet, dans son roman graphique «Ce sera pour la prochaine fois. Journal d'une survie post-fausses couches», réalisé avec l'illustratrice Kalina Anguelova.
Ce mercredi, le conseil des Etats s'est prononcé sur une initiative qui demandait à ce que les frais médicaux liés à une grossesse soient entièrement pris en charge par l'assurance maladie dès la conception.
Aujourd'hui en effet, les grossesses qui se terminent avant la treizième semaine sont considérées comme des maladies et donc à la charge de la femme. Elles doivent financer, par exemple, les opérations nécessaires pour évacuer l'embryon mort-né ou les consultations médicales.
Le Conseil des Etats reconnaît qu'il y a une discrimination envers celles qui ne peuvent pas mener leur grossesse à bien. Il n'a toutefois pas donné suite à cette initiative, car «d'autres travaux dans ce sens sont déjà en cours», a-t-il argumenté, notamment le projet du Conseil fédéral visant à freiner les coûts de la santé, examiné actuellement par le Parlement.
Le 22 mai dernier, la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil des États demandait au Conseil fédéral d'envisager «l'instauration d'un congé payé en cas de fausse couche ou de mort périnatale» avant la 23e semaine de grossesse.
Un postulat a été déposé en ce sens. Le texte définitif sera adopté lors de la prochaine séance de la commission et le Conseil fédéral se prononcera là-dessus cet automne.