En 76 ans, la draft de la NBA n'a pas manqué de cuvées mémorables. Quasiment tous les géants du basket y sont passés, en pleine lumière ou tapis dans l'ombre, certains joueurs assumant leur statut, d'autres dépassant les attentes, d'aucuns sombrant dans l'oubli.
Le tout premier no 1 de la draft fut Clifton McNeeley, choisi en 1947 par les Pittsburgh Ironmen, du temps où la ligue s'appelait encore Basketball association of america (BAA). Mais cet ailier préféra aller travailler dans des champs pétroliers, plutôt que de jouer chez les pros.
En 1969, Lou Alcindor ne s'appelle pas encore Kareem Abdul-Jabbar, mais on se l'arrache déjà, fort de trois sacres universitaires consécutifs. Milwaukee en fait son no 1, tout comme les New Jersey Nets lors de la draft de la rivale American basketball association (ABA). Les Harlem Globetrotters lui offrent un million de dollars... Il opte finalement pour les Bucks. La suite s'écrit en lettres d'or: six bagues de champion (une avec Milwaukee, cinq avec les Lakers) en dix finales, sextuple MVP, deuxième meilleur marqueur de l'histoire de la NBA.
Passé du catholicisme à l’Islam, celui qui se définissait comme «le plus méchant parmi les méchants» n’a jamais vraiment réglé ses comptes avec l’Amérique profonde, qui ne l'a ni compris ni véritablement aimé.
Quand on est baptisé «Chosen One» («l'Elu»), nul autre destin que de devenir l'un des meilleurs joueurs de tous les temps. Mais encore faut-il être à la hauteur. Ce fut le cas de LeBron James, homme d'innombrables records, quatre fois champion en dix finales, meilleur scoreur de l'histoire, le tout en supportant une pression médiatique sans précédent. De quoi inspirer Victor Wembanyama...
Magic Johnson (Lakers, 1979), Shaquille O'Neal (Orlando, 1992) ou encore Tim Duncan (San Antonio, 1997), tous multi-titrés ont aussi atteint les cimes comme attendu.
Pour beaucoup, 1984 demeure le plus beau millésime de l'histoire de la draft, avec Michael Jordan, Hakeem Olajuwon, John Stockton, Charles Barkley. La petite histoire veut que «MJ» ne fut choisi qu'en troisième position par les heureux Chicago Bulls, après que les Houston Rockets aient d'abord jeté leur dévolu sur Olajuwon (à raison puisqu'il leur rapporta leurs deux titres en 1994 et 1995) et que les Portland Trail Blazers lui préférèrent Sam Bowie. Soit la plus grosse erreur de l'histoire de la draft.
Barkley (no 5) et Stockton (no 16), choisis par Philadelphie et Utah, connurent aussi une grande carrière, mais sans titre de champion.
La cuvée 1996 fut également remarquable, avec Allen Iverson (no 1/Philadelphie), Ray Allen (no 5/Minnesota), Kobe Bryant (no 13/Charlotte, qui regrettera de l'avoir transféré aux Lakers) et Steve Nash (no 15/Phoenix). Celle de 2003 aussi, avec LeBron James (no 1/Cleveland), Carmelo Anthony (no 3/Denver), Chris Bosh (no 4/Toronto) et Dwyane Wade (no 5/Miami).
Enfin, la draft de 1960 fut la première à avoir des allures de blockbuster, avec Oscar Robertson (no 1/Cincinnati Royals), Jerry West (no 2/Los Angeles Lakers) et Lenny Wilkens (no 6/Saint-Louis Hawks).
Les exemples de premier choix synonymes de faillites ne manquent pas. Mention spéciale à Anthony Bennett, drafté en 2013 par Cleveland et qui évolue aujourd'hui dans le championnat taïwanais. Cette année-là, Milwaukee fonça sur Giannis Antetokounmpo (no 15).
Kwame Brown fut choisi en 2001 par Washington, pendant que San Antonio attira un certain Tony Parker (no 28). En 1998, quand Milwaukee opta pour Dirk Nowitzki (no 9) avant d'aussitôt l'envoyer à Dallas contre un dénommé Robert Traylor, Michael Olowokandi était sélectionné par les Clippers. Enfin, Greg Oden, recruté par Portland en 2007, passa plus de temps à l'infirmerie qu'à jouer, alors que Kevin Durant (no 2) fut enrôlé par Seattle SuperSonics.
Le sacre des Nuggets en est la preuve éclatante: ils ont été inspirés comme jamais en choisissant Nikola Jokic en 41e position en 2014. D'autres ont précédé le double MVP serbe au sommet de la NBA, en partant également de loin, comme Manu Ginobili chez les Spurs (57e choix en 1999), Draymond Green à Golden State (35e choix en 2012) ou Toni Kukoc à Chicago (29e choix en 1990). (ats/afp/tw)