La trêve internationale a été marquée par un coup de tonnerre au nord-est de l'Angleterre. Newcastle annonçait en fin de semaine passée son rachat par un consortium dirigé par le Fonds public d'investissement d'Arabie saoudite.
Rassemblés autour de St James' Park, les fans des Magpies ont fêté cette annonce avec ferveur. Au-delà du rachat du club, les supporters exprimaient surtout leur soulagement de voir l'ancien propriétaire du club Mike Ashley enfin lâcher leur club. L'homme d'affaires britannique était accusé de ne pas s'investir – comprenez investir – suffisamment dans son club, causant une importante scission avec sa communauté de fans.
It’s gone off again at St James’ park pic.twitter.com/W1yK6HGbAL
— Josh Halliday (@JoshHalliday) October 7, 2021
La fortune du Fonds souverain saoudien étant estimée à plus de 400 milliards d'euros, ce rachat propulse subitement Newcastle dans une nouvelle ère. Cette prise de contrôle soulève toutefois plusieurs questions, du plan purement sportif au niveau éthique.
Voilà près de 100 ans que Newcastle attend de fêter un nouveau titre de champion d'Angleterre. Le dernier sacre remonte à 1927, une éternité pour un club de ce calibre. Malgré l'explosion d'enthousiasme suscitée par l'annonce du rachat, le prochain titre ne sera évidemment pas pour cette saison.
L'histoire récente nous apprend toutefois qu'un club racheté peut très rapidement gravir les marches du succès. Manchester City avait mis quatre ans à s'adjuger le titre après son rachat par un fonds d'investissement d'Abu Dhabi. Il n'en avait fallu que deux pour que le nouveau Chelsea du milliardaire russe Roman Abramovitch ne soulève le trophée.
On scrutera donc attentivement la stratégie des nouveaux dirigeants lors des prochains marchés des transferts. L'effectif de Newcastle sera passablement remodelé au cours des prochaines saisons. Gelson Fernandes avait fait les frais du rachat de City en 2008. Du côté de Newcastle, on ne donne pas Schär de la peau de Fabian au terme de la saison...
Voilà plusieurs années que le mythique Big Four composé de Manchester United, Liverpool, Arsenal et Chelsea est obsolète. L'arrivée de Tottenham et Manchester City a fait émerger quelque temps un Big Six, mais cette appellation est aussi appelée à disparaître.
Les investisseurs étrangers redessinent le paysage footballistique au gré de leurs lubies dépensières. On ne doute pas que Newcastle sera un prétendant au titre dans un horizon de 3-5 ans. Cette brusque ascension se fera inévitablement au détriment d'autres clubs. Les équipes en danger? Liverpool, Tottenham, Arsenal et même dans une moindre mesure Manchester United, soit des équipes historiques de tout premier plan qui ne bénéficient pas des moyens financiers des nouveaux arrivants.
A l'heure où le principe du fair-play financier a montré ses limites, on ne soulignera jamais assez l'importance d'une régulation stricte de la part des instances dirigeantes du football européen et britannique afin que la course au titre ne se résume pas à une course au meilleur repreneur.
A peine annoncé, le projet d'une Super Ligue, rassemblant les meilleurs clubs d'Europe, avait été enterré sous la pression des supporters en fin de saison passée. L'idée derrière cette nouvelle compétition était de maximiser les revenus en s'appuyant notamment sur la négociation de droits TV faramineux.
L'arrivée successive d'investisseurs aux moyens illimités en Premier League (PL) est en train de redonner vie, sous une autre forme certes, à ce projet mégalomane. Cette concentration du capital économique global du football sur une même ligue va nécessairement entraîner un appauvrissement de la concurrence, à savoir les autres ligues européennes.
Le schéma du cercle vertueux – ou vicieux, c'est selon – est relativement lisible: des moyens financiers illimités permettent l'achat des meilleurs joueurs de la planète; ceux-ci concentrent l'attention des fans de football sur un même produit (la PL), entraînant un renchérissement du prix des droits TV et des contrats de sponsoring. L'argent qui en découle est reversé aux clubs, qui s'enrichissent donc année après année par rapport à la concurrence. La boucle est bouclée, la Premier League devient la poule aux œufs d'or rêvée par les initiateurs de la Super Ligue.
L'Union des associations européennes de football (Uefa) avait lutté contre le projet de Super Ligue. Elle doit à présent prendre ses responsabilités pour freiner cette escalade et sauver le foot européen en édictant une nouvelle version du fair-play financier.
Le sport représente une formidable plateforme de diffusion. Ce n'est pas nouveau. Le Rwanda s'est fait une place sur le maillot d'Arsenal depuis 2018, le Qatar a racheté le Paris Saint-Germain (PSG) (2011), tandis que les Emirats arabes unis, via son émirat Abu Dhabi, sont devenus propriétaires de Manchester City (2008).
Le rachat de Newcastle par les Fonds souverains d'Arabie saoudite découle donc d'une certaine logique. La question était plus de savoir quel club l'Etat du Golfe choisirait pour en faire son joujou et bomber le torse face à ses voisins.
L'investissement dans le football permet d'améliorer l'image d'un pays à l'international. On peut parler ici de phénomène de «sportswashing» (ou blanchiment par le sport). D'autre part, l'intérêt est également financier puisque la visibilité du club de football permet d'attirer touristes et investisseurs dans son pays.
Chez les fans des clubs, les perspectives de succès sur le plan sportif semblent l'emporter sur la prise de conscience que leur club est utilisé comme un vulgaire produit marketing.
Guerre au Yémen, assassinat du journaliste contestataire Jamal Khashoggi, diverses atteintes aux droits de l'homme: l'image de l'Arabie saoudite a été passablement écornée ces dernières années, à juste titre. Est-il dès lors acceptable éthiquement de valider la prise de contrôle d'un club par un tel Etat?
La réponse revient aux instances de la PL. La ligue a pourtant annoncé détenir «les preuves légales que le Royaume d'Arabie saoudite ne contrôlerait pas Newcastle». Personne n'est dupe. Le club a bien été racheté par le Fonds souverain de l'Etat du Golfe.... présidé par le prince héritier Mohammed ben Salmane.
La ligue avait pourtant opposé son véto l'année dernière, lorsque l'Arabie saoudite avait déjà fait une approche pour s'approprier le club anglais. Les intérêts financiers semblent finalement l'avoir emporté sur les considérations éthiques...
Bien loin de ces préoccupations, les joueurs de Newcastle accueilleront Tottenham ce dimanche à 17h30, avec l'espoir de se sortir de la zone de relégation. Et si cela ne se passe pas comme prévu ces prochaines semaines, on peut compter sur les nouveaux propriétaires pour délier la bourse dès cet hiver sur le marché des transferts...
Le rachat de Newcastle n'a évidemment pas d'impact immédiat sur le jeu Fantasy Premier League (FPL)... même si la perspective de pouvoir s'assurer les services de Kylian Mbappé sous le maillot noir et blanc des Magpies est plutôt excitante.
La trêve internationale s'est déroulée sans accroc majeur pour les principaux joueurs Fantasy, mis à part Ferran Torres qui sera tenu éloigné des terrains plusieurs semaines. Cette blessure attise encore un peu plus l'intérêt pour les deux milieux de terrain de City Phil Foden et Jack Grealish qui abordent une série de trois matchs favorables. De mon côté, je vais éviter de jouer à la Pep-roulette, mais pour ceux qui auraient un banc solide, le potentiel explosif de ces deux joueurs peut rapporter gros ces prochaines semaines.
La grande interrogation à l'issue de cette pause internationale concerne les joueurs Sud-Américains engagés jeudi avec leur sélection. Parmi les principaux joueurs, Raphinha, Gabriel Jesus et Thiago Silva étaient tous les trois titulaires avec le Brésil, tandis qu'Emiliano Martinez a disputé l'intégralité du match avec l'Argentine. Raul Jimenez n'a disputé que la dernière demi-heure de la victoire du Mexique contre El Salvador.
#BRAURU Première titularisation et doublé pour Raphinha... pic.twitter.com/KV9yxvnCp6
— OMich130 ⭐ (@OMich130) October 15, 2021
Une titularisation moins de 48 heures plus tard sur un autre continent apparaît dès lors plutôt improbable pour ces joueurs. Mais on sait que les méthodes de récupération sont désormais capables de faire des miracles.
Les principales options de capitaine ont déçu lors de la GW7. Huit des dix premiers de la ligue British Corner by Watson (BC) ont ainsi donné le brassard à Lukaku (2 points), tandis que les deux autres l'ont donné à Ronaldo (1 point). Mon capitaine différentiel Raphinha n'a pas connu plus de réussite (3 points).
Il aurait fallu faire confiance à Mohamed Salah. L'ailier égyptien a prouvé qu'il était fixture proof en inscrivant treize points dans le choc face à Manchester City. Ce bon choix de capitaine a notamment permis à RealAdvisor United (Jonas Wiesel) de réaliser le meilleur score de la journée (71 points).
La moitié du top 10 a également choisi de jouer sa Wildcard (WC) la semaine passée. C'est notamment ce qui a permis à Torbay FC * (Yan Mischler) de se hisser sur le podium, à huit points de l'inamovible Sancho Mpenza (Grégory Beaud). Les derniers détenteurs de WC seront certainement tentés de jouer leur précieux joker à l'abord de cette GW8. On se réjouit déjà de voir le résultat.
Vous hésitez encore dans votre choix de capitaine? Vous n'êtes pas encore certain de votre prochain transfert ou de votre stratégie à plus long terme? Posez simplement votre question en utilisant la fonction commentaires ci-dessous.
Cheers mate !